Les arts décoratifs culminent en France au XVIIIe siècle et se prolongent avec brio tout au long du XIXe siècle.
En premier lieu, le mobilier d’ébénisterie demeure inégalé avec les créations d’André-Charles Boulle et de ses contemporains, Noël Gérard et Nicolas Sageot. La mise au point de nouveaux modèles de meubles alliée à des procédés de placage et de marqueterie novateurs mariant bois précieux et métaux fait figurer ces créations de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe au panthéon de tout collectionneur. Le succès des bas d’armoires, meubles à hauteur d’appui, commodes, gaines, armoires et cabinets a resurgi sous Louis XVI ne s’est plus démenti jusqu’à nos jours où ils sont toujours extrêmement convoités.
Le mobilier d’ébénisterie en bois de placage à décor marqueté représente la production emblématique de la virtuosité des artisans français du luxe. Commodes, tables volantes, chiffonnières, tables à écrire, travailleuses sont le symbole d’un art de vivre axé sur le confort qui a culminé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle grâce au talent, entre de nombreux autres, de BVRB, Latz, RVLC et Oeben.
Ces créations de l’époque Louis XV et Louis XVI sont toutefois concurrencées dans le goût des amateurs par les productions à larges plages d’acajou uni de la dernière partie du XVIIIe siècle dont Riesener, Saunier et Molitor se sont faits les champions.
Tout en même temps, la seconde moitié du XVIIIe siècle voyait triompher les inventions stimulantes et luxueuses des marchands-merciers qui ont su mélanger bois précieux, plaques de porcelaine et bronze doré en faisant appel à la dextérité, notamment, du brillant Martin Carlin.
Le mobilier de menuiserie a été bien servi sous Louis XV par les habiles Foliot et Heurtaut qui ont su transformer des sièges de confort en prodige de sculpture sans rien enlever à leur harmonie et leur équilibre. Un peu plus tard, en fin du XVIIIe siècle, ce sont Jacob, Boulard et Sené qui rivaliseront d’inventivité et d’audace pour meubler les résidences royales et princières. Ces sièges dispersés aux quatre vents par la Révolution demeurent parmi les plus recherchés du marché.
Cet élan créatif et qualitatif se poursuit au XIXe siècle par les productions des Jacob-Desmalter, Marcion et Bellangé sollicités par les commandes impériales et royales pour remeubler les palais vidés par la Révolution.
Ces productions ne doivent pas faire oublier la part importante des bronzes dorés tant en ornement de meubles qu’en objet indépendant : lustres, bras de lumières, appliques, flambeaux, candélabres et pendules. Ces œuvres sont souvent anonymes car rarement signées mais la qualité de fonte et de ciselure permet de procéder à des attributions sûres. Les œuvres de Boulle et de Cressent sont rares et très recherchées. Plus tard sous Louis XV, ce sont Caffieri et Saint-Germain qu’on cherchera à acquérir. Puis sous Louis XVI, Osmond, Gouthière, Rémond et Thomire sont les auteurs de pièces d’une qualité incomparable.
Au XIXe siècle, le remeublement des châteaux conduit à des commandes d’importance, d’un fini impeccable et d’une qualité de ciselure extrême qui séduit toujours les amateurs.
Dans la seconde moitié de ce siècle, ce sont des maisons réputées comme Dasson, Beurdeley, Linke, Swiener et Christofle qui assureront le rayonnement du mobilier et du bronze doré par le biais des Expositions Universelles. Les pièces les plus créatives, conçues et exposées pour l’occasion sont parmi les plus recherchées par les collectionneurs