Sam SZAFRAN


Les tableaux de végétation que Szafran a peints à l’aquarelle sont encore bien plus nombreux que ses Bleus. Le caractère fascinant de cette technique se révèle pour la première fois à l’artiste le jour où il entreprend de rehausser à l’aquarelle, comme Degas ses monotypes, ses premières lithographies, tirées en 1976 dans l’atelier de Piero Crommelynck. L’aquarelle ne tarde pas à lui paraître particulièrement adaptée à représenter les plantes en grand format.
« Mon obsession des plantes a trouvé là depuis quinze ans son meilleur terrain pour s’exprimer. Ces grandes aquarelles sont le négatif du positif des pastels des feuilles bleues des années 1970. Elles sont issues des réactions en chaîne qui provoquent des déviances continuelles ».
Szafran se montre à nouveau infatigable expérimentateur et découvreur hors pair. De façon toute scientifique, il soumet l’aquarelle à des essais systématiques, jusqu’à ce qu’il obtienne l’effet désiré.
Il l’utilise presque à sec ou toujours mélangée avec quelques gouttes de fiel de bœuf. Il en résulte des irisations qui varient selon les proportions. Un ami chinois qui l’a vu à l’ouvrage lui a dit qu’il avait réinventé sans le savoir la vieille peinture chinoise à l’aquarelle.

Julia Drost