Le temps des globes

Publié par La Gazette Drouot

Un ensemble de quatre sphères fabriquées par Delamarche fils tournait rond et ouvrait l’horizon.

La sphère, voilà un objet qui n’a cessé de se perfectionner depuis l’époque des premiers grands voyages et qui continue à séduire par tout ce qu’il raconte d’histoires. Dès le XVIe siècle, les progrès de l’imprimerie sont tels que les globes sont produits en série, les fuseaux étant imprimés à plat et collés ensuite. Au XVIIIe, les fabricants fournissent à leurs clients des éléments de cartes à ajouter au fur et à mesure des plus récentes découvertes. À Paris, dans la seconde moitié de ce siècle porteur, Charles François Delamarche (1740-1817) domine le marché, notamment grâce au fonds documentaire de Robert de Vaugondy (1688-1766), géographe ordinaire du roi, qu’il acquiert en 1786 auprès de Jean Fortin. Son fils Claude Félix (1779-1835) le rejoint et lui succède à son décès. L’entreprise est florissante, surtout grâce à ses modèles en 32,5 cm de diamètre, les plus demandés. Reçu à 24 130 €, cet ensemble de quatre sphères – deux terrestres et deux armillaires – fabriquées du temps du fils tournait rondement, alors que la paire de globes terrestre et céleste (reproduite page 55 de la Gazette n° 42, voir l'article Cruchley entre ciel et terre) de l’Anglais George Frederick Cruchley (1797-1880) restait à quai.