Cap sur le XVIe siècle


Publié par la Gazette Drouot

Garder le cap ou en prendre un nouveau ? Une question qui peut être d’actualité en ce début d’année, traditionnel moment de prise des bonnes résolutions... En guise de réponse, quoi de mieux qu’un instrument scientifique pouvant éviter d’inutiles errements ? 
Surtout quand celui-ci est une véritable œuvre d’art, comme l’astrolabe du XVIe siècle qui orne la couverture de ce numéro. Daté de 1543, il est attribué à un certain Michael Piquer, un moine espagnol attaché au monastère de Sainte-Croix en Catalogne, qui va séjourner à Paris avant de gagner Louvain où réside le grand Gérard Mercator, dont il va adopter l’élégante écriture italique, visible sur notre astrolabe.

De l’Espagne à la Flandre, en cette première moitié du XVIe siècle, surgit immanquablement la figure de Charles Quint, celui-là même qui allait donner, en 1530, l’île de Malte aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem après qu’ils eurent été chassés de Rhodes en 1522 par Soliman le Magnifique. Car le souverain ottoman s’oppose de front à la puissance des Habsbourg et Malte – un rocher plat relativement ingrat battu par les vents – apparaît comme l’une des têtes de pont du contrôle le la Méditerranée qu’il faut absolument armer. Cette mission échoit opportunément aux chevaliers de Saint-Jean, qui possédaient au sein de leur flotte un imposant et puissant navire amiral, la Santa Anna. Ces habiles marins maniaient immanquablement l’astrolabe avec une grande dextérité, au point que dès 1532, le royaume de France leur confie la formation de ses officiers de marine. Plus tard, Colbert va même engager des chevaliers de Malte au service de la Royale.