Méditation privée


Publié par la Gazette Drouot

À trois semaines de Pâques, cet objet pourrait recevoir un écho particulier. D’autant que les plaques de dévotion à usage domestique offrent l’atout de la rareté.

Ce ne sont pas quelques restaurations qui devraient nuire à cette plaque de dévotion… Si aujourd’hui de telles œuvres sont peu nombreuses, à l’époque de leur création – la seconde partie du XVe siècle –, elles sont répandues et voient le jour dans des ateliers spécialisés à Utrecht. Réalisées dans des moules, puis patinées, elles reçoivent une attention particulière quant à leur qualité d’exécution alors même qu’elles sont destinées à un usage domestique, et sont parfois employées comme ex-voto dans des chapelles. La Vierge est représentée avec l’Enfant sur un socle, dans un encadrement simulant un intérieur étroit, un texte de louanges les entoure, qui désigne par divers qualificatifs Marie et le Christ, renvoyant à la méditation et à la prière personnelles : « Salut, Mère, bourgeon de chasteté, brillant comme le soleil de la justice dans le monde, pieuse mère des chrétiens, intercède pour tes enfants auprès de ton Fils, le chef des anges, car tu es la consolation des affligés…» Le musée du couvent Sainte-Catherine, à Utrecht, conserve un modèle identique au nôtre. Rappelons enfin que la terre de pipe, nom ancien d’une argile plastique ou d’un kaolin, tire son nom de l’objet lié au tabac – qu’elle servait à produire – et que les Hollandais ont eu longtemps la réputation d’être les seuls à savoir la préparer, et d’en posséder les meilleures carrières.