L'heureuse réunion


Publié par la Gazette Drouot

Une toile montrant Raspail, chimiste mais aussi homme politique français, enfermé à Versailles suscitait une émotion populaire.

La toile a agité les réseaux sociaux lors de son exposition à l’Hôtel Drouot. Il s’agit en effet d’un petit moment d’histoire intitulé Raspail à la prison de Versailles : l’heureuse réunion. Chimiste reconnu, notamment pour ses travaux sur l’arsenic et le camphre, auteur d’ouvrages de vulgarisation de la médecine – la fameuse « méthode Raspail » –, François-Vincent Raspail (1794-1878) est aussi un homme politique qui prend activement part à la révolution de 1830. Républicain convaincu, sous la monarchie de Juillet, cet ancien séminariste milite au sein de différents clubs et est condamné lors du procès des Quinze en janvier 1832, puis emprisonné à Versailles. C’est ce que raconte cette peinture de Balthasar Charles Larpenteur, datée de l’année suivante. On l’y voit aux côtés de deux de ses fils – le troisième, trop jeune pour profiter de la scène, apparaît au seuil de la cellule – et entouré de ses compagnons de la Société des amis du peuple, qu’il présidait. En 1831, l'homme refuse la Légion d’honneur, proposée pour sa bravoure sur une barricade – un détail du tableau permet de l’apercevoir, rangée dans un tiroir : il demandera à recevoir à la place la Croix de Juillet en tant que participant aux Trois Glorieuses, qu’il obtiendra. Parmi ses camarades, on peut voir Auguste Blanqui, futur grand nom du mouvement anarchiste, et Théophile Guillard de Kersausie, qui tient de la main droite Le Réformateur, une gazette fondée par Raspail.
Fort de tous ses détails, le tableau était reçu à 12 800 €.