archives de la famille du marquis de Sade

Publié par la Gazette Drouot

Provenant des archives de la famille du marquis de Sade, (voir Gazette n° 22, événement, pages 13 à 17), les lettres, documents et recueils de dessins retracent la vie de Sade. On reste perplexe devant une liste de filles à marier, qui « ont depuis 15 ans jusqu’à 45 ans » (4 000 €). Les documents officiels vont du contrat de mariage de Donatien de Sade à Renée-Pélagie de Launay de Montreuil (2 000 €) aux reconnaissances de dettes.

On découvre également les pièces de théâtre de Sade, aspect méconnu de son œuvre.
Dont cette pièce de théâtre, Le Boudoir ou Le Mari crédule, saisie après rédaction à Vincennes par le lieutenant de police Le Noir 
Ce manuscrit sous forme d'un cahier in-8 sous couverture usagée, de cette pièce écrite à Vincennes et dont le Marquis fait allusion dans sa lettre de « Monsieur 6 » écrite en 1783 et dont une copie sera saisie par la police.
Cette courte pièce en un acte et en vers libres, aura différents titres que l'on retrouve sur ce manuscrit, L'école des jaloux ou la folle épreuve, Le boudoir et le mari crédule et Le mari crédule ou la folle épreuve.
Lors de la rédaction par le Marquis, cette pièce était destinée à être jouée après la tragédie de Jeanne LAISNE.
Le manuscrit présenté ici est de la main du fidèle serviteur du Marquis LA JEUNESSE et contient au fil des 70 pages, une cinquantaine de corrections, rajouts et ratures de la main du Marquis. En particulier, une page entière est réécrite par le Marquis venant modifier de façon sensible le texte d'origine. Il accompagnera le divin Marquis dans ses différentes prisons, sera souvent repris et remanié, la version finale que nous présentons ayant en annotation de la main de Sade en page de garde, « corrigé pour la dernière fois en avril 1807 ».
Texte écrit au dessus de l'exergue, « Les femmes, les voilà. Ont-elles quelque tort. Si nous osons nous plaindre, elles sont d'une adresse. Elles vont contraindre à demander pardon du tort qu'elles ont eu ».
Intrigue classique, loin des propos de l'actrice Julie CANDEILLE à qui Sade envoya cette pièce, « je doute que le sujet, libre en lui-même, puisse être sans danger développé à la scène » recèle les mécanismes classiques du théâtre du XVIIIème siècle.
Monsieur d'Olcour, riche financier pense que sa jeune femme et son cousin, SERIGNI ont une aventure. La servante essaye de rassurer son maître en précisant que son épouse et son cousin se réunissent dans le boudoir que pour suivre un cours de morale.