Tressage



« Superpositions, nouage des unes et des autres, images fixes et images en mouvement cherchent toujours le même tressement indénouable de la figure et du fond. »
François ROUAN


François Rouan, né en 1943 à Montpellier et un peintre, photographe et vidéaste français. Il se forme à l’École des Beaux-Arts de Montpellier, puis part pour Paris en 1961. Il continue ses études de Beaux-Art dans la capitale, et fait des rencontres décisives quant au style artistique qu’il adopte durant son œuvre. Il côtoie Claude Viallat, Daniel Buren ou encore Michel Parmentier, avec qui il développe un goût pour la technique de Support-Surfaces, mouvement fondateur de l’art contemporain. IL sera fortement inspiré par les travaux de Matisse en fin de carrière, pour ses couleurs criardes et le principe de découpe, qu’il emploie non pas pour créer une forme spécifique, mais pour complexifier le tableau.
Obtenant une bourse pour l’académie de France à Rome, Rouan s’envole en 1971 et rejoint la Villa Medicis dirigée par Balthus, avec qui il deviendra particulièrement proche. 
Comme certains contemporains, Rouan ne côtoie pas uniquement des peintres, et il fera la rencontre de Lacan, célèbre psychanalyste, qui sera déterminant dans sa carrière, qui lui fera un texte pour une exposition, approche intellectuelle et transfiguration picturale.
Le travail de François Rouan est caractérisé par la recherche de nouveaux procédés expérimentaux en vue de créer une dimension autre sur ses toiles.
De l’incision, au recouvrement de surface, ivoire jusqu’au tressage, il multiplie les couches, les matières, les formes et les couleurs présentes sur ses tableaux. Il devient le maître de cette dernière technique, le démarquant de ses contemporains et réalise une grande série de Tressages. Cette technique si particulière permet d’entrevoir les motifs, qui s’estompent sous les couches de tissus entremêlés, créant une surface morcelée, où il nous est impossible de choisir entre la surface traditionnelle et celle qui vient la cacher partiellement. Rouan pousse plus loin cette technique en choisissant de plus en plus des matériaux compliqués à mêler, pour pousser encore plus loin cet art de l’apparition et de disparition.

« La peinture véritable se révèle là où l’objet opère une résistance à livrer entièrement son image »