Amateurs d'objets surréalistes

Publié par la Gazette Drouot

En début de séance, deux pièces d'époque art nouveau-art déco illustrant le Jugendstil strasbourgeois devraient susciter les convoitises : il s'agit d'une coupe en argent à décor de lapis, turquoises et verres polis de Philippe Oberlé et d'une autre des frères Treser formée d'un nautile enchâssé dans une monture de bronze doré. La première est estimée 10 000 / 15 000 €, la seconde, tout aussi modestement, 5 000 / 6 000 €.
Plus classique mais non moins séduisant, un peigne en corne sculpté, émail et cabochons de saphirs de René Lalique, dont une variante est exposée au musée Hakoné au Japon, est attendu entre 40 000 et 50 000 €, quand une grande sculpture chryséléphantine (h. 64 cm) de Théodore Rivière, Salammbô chez Mathô, au sujet tiré du roman de Gustave Flaubert paru en 1862 et dont l'histoire se passe entre 241 et 238 av. J.-C., pendant la guerre menée par Carthage contre ses mercenaires révoltés, pourrait trouver preneur à hauteur semblable, 40 000 / 60 000 €.
Un petit ensemble de veilleuses de Gabriel Argy-Rousseau est à signaler également dont une paire du modèle "Masques", créé vers 1925 (8 000 / 12 000 €), et une du modèle "La Coupe fleurie" vers 1920-1925 (5 000 / 6 000 €).
Comptez 3 000 / 5 000 € pour une boîte à cigarettes de Paul-Émile Brandt en métal argenté à décor géométrique laqué et incrustation de coquilles d'œuf, 8 000 / 12 000 € d'un vase Mouettes en verre épais teinté noir et blanc, décoré en creux (modèle réalisé vers 1923, faisant partie d'un ensemble de vases art déco de Daum).
Les amateurs d'objets surréalistes surveilleront un petit ensemble duquel on a retenu une pipe en argile peinte et verre soufflé de Man Ray, intitulé Ce qui manque à nous tous (20 000 / 30 000 €) et une poupée en tissu et terre cuite des années 1930 (anonyme), inspirée d'Ubu roi d'Alfred Jarry, qui fit sensation et scandale en 1896 lors de la première (4 000 / 6 000 €).