Les indiens Hopis lèvent le masque

Publié par Le magazine des enchères

Peuple de l’Arizona, présent sur les terres d’Amérique du Nord bien avant que le premier européen n’y débarque, les Hopis ne cessent de perpétuer leurs traditions millénaires, et notamment les danses rituelles avec leurs masques Katsinam.
Le vendredi 12 avril 2013, Maîtres Neret-Minet, Tessier et Sarrou disperseront une collection de 70 heaumes, cagoules et autres accessoires cérémoniels.

Dans les vastes étendues désertiques de l’état de l’Arizona bordées de hauts plateaux, appelés Mesa, les indiens Hopis perpétuent leurs cérémonies rituelles au rythme des saisons. Arborant masques et tenues rituelles, les danseurs incarnent les esprits dont l’aide est nécessaire pour réguler les pluies et assurer la bonne récolte de haricots et de maïs. Esprits des minéraux, du gibier, des animaux domestiques, des plantes, des arbres, du vent, des morts… la spiritualité de toute matérialité, appelée Katsiman (ou Kachina) est alors invoquée. Les Hopis demandent à ces messagers d’user de leur pouvoir bénéfique pour aider les hommes à vivre en harmonie.

    

En aucun cas ces Indiens souhaitent déroger à ces rituels, et pour cause : « Si nous arrêtions nos pratiques, dans dix ans le soleil ne se lèverait plus. Ce serait la nuit à jamais », confiait récemment le sage Pueblo, membre de la tribu. Fasciné par les coutumes de ce peuple, un amateur éclairé a rassemblé pendant les 30 années de son séjour aux Etats-Unis, une collection unique de 70 masques Katsinam. Datant pour la plupart de la fin du XIXe siècle ou début XXe siècle, ces attributs cérémoniels seront tous mis aux enchères le vendredi 12 avril 2013 à Drouot Richelieu par Maîtres Gilles Neret-Minet, Rodolphe Tessier et Vincent Sarrou.

Les masques de la vente comptent parmi les « esprits Katsinam » les plus importants du panthéon Hopi, à l’image de « la mère corbeau » ou Angwusnasomtaqa, protectrice de tous les Katsinam, représentée par un heaume en cuir réemployé d’une selle mexicaine entouré de grandes plumes (photo toute à gauche ci-dessus. Estimation de 40 000 à 50 000 euros).

    

Peau de mouton, crin de cheval, bois, maïs, coton… les matériaux utilisés pour la fabrication des masques s’avèrent essentiellement naturels, à l’image de la courge utilisée pour le heaume Wuyak-Ku-Ita (ci-dessus, tout à gauche) estimé de 15 000 à 18 000 euros. Côté estimations, les prix démarreront autour de 1 500 euros, notamment pour « la tête de boue », la cagoule Koyemsi (ci-dessus, au centre). Avis aux amateurs : en plus d’une immersion au cœur de l’art et de la philosophie des Hopis, présent sur les Terres des Etats-Unis d’Amérique bien avant que le premier européen n’y fasse son apparition, ces masques Katsinam feront également sensation lors de votre prochaine soirée déguisée !