Entre ciel et terre

Publié par la Gazette Drouot

Graveur et peintre, George Frederick Cruchley a pignon sur rue dans la capitale anglaise avec ses cartes et ses globes, entre 1823 et 1876.
La BnF conserve de George Frederick Cruchley des documents cartographiques de l’Irlande, de la Grande-Bretagne et de ses îles, mais semble-t-il aucun globe. Alors que les globes célestes furent créés dès le Moyen Âge, notamment dans le monde islamique, la production de versions terrestres se développe essentiellement avec les grandes expéditions maritimes du temps de Christophe Colomb. C’est au cartographe et navigateur allemand Martin Behaim (1459-1507) que l’on doit, quelques jours avant la « découverte » officielle de l’Amérique par l’explorateur génois, la construction de ce qui est considéré comme le premier globe terrestre de l’histoire, une pièce de cinquante centimètres de diamètre conservée à Nuremberg, sa ville natale. Instrument scientifique à la Renaissance, cet objet devient un produit de consommation au XIXe, tout en demeurant symbole de la connaissance, du pouvoir et de la richesse… Et une invitation au voyage dont Cruchley a su tirer bénéfice. Apprenti dans la firme Aaron Arrowsmith (1750-1823), il acquiert en 1844 l’important stock de l’entreprise John Carry et se lance dans la réédition de ses cartes, mais aussi dans la publication de ses propres productions, et dans celle de nombreux plans détaillés de Londres, prisés aujourd’hui. Le 16 janvier 1877, il vend tout son stock aux enchères. Beaucoup de ses plaques sont acquises par Gall et Inglis, qui perpétuent la tradition « Cruchley » jusqu’au début du XXe siècle.