Pleins feux sur l'Asie !

Publié par la Gazette Drouot

Du 9 au 16 décembre, Drouot met les arts d'Extrême-Orient à l'honneur, à l'occasion d'une nouvelle semaine asiatique qui s'annonce haute en couleur. 

Alice Jossaume, directrice du cabinet Portier et  Associés et experte de plusieurs des lots présentés lors de cette semaine dévolue à l’Asie, est confiante  : « Les acheteurs asiatiques sont de plus en plus avertis. Il savent désormais comment les enchères fonctionnent en France, et c’est bien plus agréable et facile pour les opérateurs de ventes. En comparaison, il y a encore quatre ou cinq ans, c’était le chaos ! » C’était d’ailleurs tout l’intérêt de l’exposition collégiale organisée par Drouot du 29  novembre au 5  décembre  : permettre aux amateurs internationaux de découvrir, en avant-première, une sélection des pièces les plus importantes proposées aux enchères pendant la semaine de l’Asie. Une approche de qualité muséale, qui ne peut que mettre en confiance et flatter les futurs acheteurs venus spécialement du bout du monde. Sur ce marché pointu où provenance et pedigree font loi, les amateurs chinois et japonais sont des habitués bien connus de l’hôtel des ventes. Pourtant, depuis une bonne dizaine d’années, d’autres collectionneurs récemment enrichis, originaires du Vietnam, du Cambodge ou du Laos, ferraillent dur pour remporter les trésors que les commissaires-priseurs dévoilent saison après saison. Conseillée par des marchands et intermédiaires à cheval sur les deux continents, cette clientèle très particulière et hautement courtisée se retrouve à Paris en juin et en décembre pour suivre de près ces ventes spécialisées. Et en la matière, ce second cru  2019 est à déguster sans modération  !

Paris, capitale de l'art chinois
Le 16 décembre, tout les regards seront rivés sur la maison Tessier & Sarrou, qui présentera de nouveaux trésors provenant de l'ancienne collection de Robert de Semallé (1849-1936), dont une tête de dragon avait déjà défrayé la chronique l'an dernier en s'envolant à 3 M€. Dans le récit de ses Quatre ans à Pékin, l'ancien secrétaire 'ambassade, en poste dans la capitale impériale de 1880 à 1884, détaille ses missions dans le sud du pays, dont de nombreuses incursions au Tonkin lors d'insurrections. Il en rapporte de nombreux objets, dont cette stupéfiante cloche rituelle bianzhong en bronze doré de 1716 et estimée 200 000 / 300 000 €. L'inscription "Huangzhong" qu'elle comporte nous indique qu'elle sonne la première note de la gamme - l'équivalent du do - et se ratache ainsi au principe du yang, symbolique de la puissance du mâle, qui génère toutes les autres notes de la gamme. Par définition, c'est donc la note la plus importante, celle par laquelle chaque rituel impérial débute, attirant chance et félicité .
"C'est un objet d'une qualité tout à fait incroyable, qui a tout pour atteindre des sommets", conclut l'experte Alice Jossaume.

Dans la même vacation, plusieurs ensembles de photographies anciennes, provenant notamment d'un ancien diplomate en poste en Chine dans les années 1930, devrait aussi retenir l'attention des enchérisseurs, ainsi qu'un plateau en laque rouge et noire datant du début de l'époque Ming, et estimé 120 000 / 150 000 €.

Une semaine haletante en perspective !