Robert de Semallé et la Chine, une histoire en positif et en négatif

Publié par la Gazette Drouot

La Chine du temps d’avant sous l’objectif du secrétaire d’ambassade affolait une nouvelle fois les enchères, surtout lorsqu’elle était fixée sur des négatifs au collodion.




Dans l’entretien qu’elle nous a accordé (voir Gazette no 21 du 31 mai, page 22), Alice Jossaume avouait que la découverte de l’ensemble de photographies prises par le secrétaire d’ambassade Robert de Semallé (1839-1946) lors de son séjour en Chine, entre 1880 et 1883, était de celles qui l’avaient le plus marquée parmi toutes les pièces expertisées depuis le début de sa carrière. Déjà, le 17 décembre 2018, un ensemble de quatre-vingt-onze photographies de Pékin et de ses environs avait recueilli 137 500 €. Cette fois, les enchérisseurs sont allés bien plus loin, mettant 245 760 € pour emporter les huit albums composés de 1 419 tirages, et 640 000 € pour les 439 négatifs au collodion. Ces derniers sont saisissants : ils donnent vraiment l’impression d’une promenade virtuelle dans une Chine qui n’existe plus, celle du début des années 1880, soit après le sac du palais d’Été par les Occidentaux, mais avant la guerre des Boxers de 1900-1901. Ces images montrent quelques personnages, mais aussi et surtout des architectures, temples, palais, ponts, portes ou bâtiments de légation, des jardins et des montagnes. Ce sont des documents uniques, visiblement pris par un homme passionné par sa présence dans l’Empire et qui a su traduire sa fascination et la léguer aux futures générations.