Trésor à vendre : Un exceptionnel netsuke du XVIIIe siècle

Publié par Connaissance des Arts

Qualité de la sculpture, signature d'un artiste réputé et bonne provenance font de ce charmant petit rat l'un des plus beaux objets japonais de la saison. Il sera mis en vente le 10 octobre par la maison Tessier Sarrou à Drouot, avec le cabinet d'expertise Portier.

Il y a nestuke et netsuke. Ces petits objets, qui permettaient de maintenir les cordelettes des sagemono (petites boîtes suspendues à la ceinture) dans le costume traditionnel japonais, sont de qualités diverses. Dans la vente Tessier et Sarrou du 10 octobre, figurent des pièces habituelles estimées entre 500 € et 3 000 €, et celle-ci, qui sort du lot et pourrait atteindre 80 000 €. Elle se distingue d’abord par son sujet, le rat, qui représentait Daikoku, le dieu de la fortune et de la prospérité agricole (amusant, quand on sait que les rats mangent les récoltes…). En plus d’être mignon, l’animal se prête parfaitement aux fantaisies des sculpteurs de nestuke, qui leur donnaient parfois une forme quasi sphérique. Ici, le rat fait sa toilette et se lèche une patte arrière, posture pour le moins originale. Sa sculpture est à la fois fine et expressive, et on ne s’étonne pas de trouver dans son pelage la signature de l’un des plus grands sculpteurs de nestuke de l’époque Edo (1603-1868), Masanao, illustre représentant de l’École de Koyo au XVIIIe siècle, qui était spécialisée dans les netsuke de luxe, en ivoire. De plus, l’objet a un bon pedigree : il est passé dans une grande vente à Drouot en 1979, l’âge d’or du goût pour les netsuke, puis a fait partie d’une collection réputée, la collection Lichtenberger. Pour toutes ces raisons, il devrait bénéficier pleinement du regain d’intérêt pour l’art japonais ancien que l’on sent depuis quelques années sur le marché.