Objets de vertu récompensés

Publié par la Gazette Drouot

Le défilé des spécialités s’ouvrait avec la mode, qui affichait notamment une robe de dîner en brocart de Worth (1826-1895), vers 1885 (4 191 €), et un manteau-cape en drap de laine d’un profond rouge géranium (2 794 €, voir page 50 de la Gazette no 37 du 26 octobre). Les boîtes en or apportaient ensuite une touche vertueuse à cet univers d’élégance.
En 2012, le musée Cognacq-Jay de Paris – détenteur d’une fort belle collection constituée par les fondateurs de La Samaritaine – organisait une exposition qui allait faire date, «Boîtes en or et objets de vertu au XVIIIe siècle».
Cette tabatière (reproduite ci-contre) en or émaillé, fabriquée à Paris entre 1772 et 1774, y était présentée au milieu de 180 autres modèles, tous chefs-d’œuvre d’invention, de fantaisie et de technique rendant hommage au siècle des Lumières. Ces objets précieux à l’usage domestique parfois réel, comme une boîte à cure-dents (reproduite page de droite) émaillée elle aussi et peinte sur toutes ses faces de scènes animées à la campagne, ouverte à 13 970 €, étaient le plus souvent des présents. Les rois et les reines honorèrent ainsi bon nombre de leurs courtisans. Cela pouvait être le cas de cette tabatière, portée à 28 575 €, au couvercle orné d’un portrait en buste de Louis XIV. Charles Le Bastier, un maître orfèvre actif à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en est l’auteur. L’artisan connut une certaine notoriété de son vivant, notamment grâce à sa dextérité dans l’usage de l’émail translucide combiné à un décor au goût néoclassique.
Elle ne se dément pas !