Benjamin Rabier, précurseur de la bande dessinée

Publié par la Gazette Drouot

En 1977, Benjamin Rabier avait les honneurs du premier festival de la bande dessinée à Angoulême ; au début des années 1990, seize albums de Gédéon étaient réédités. Puis viennent les expositions, notamment à La Roche-sur-Yon, sa ville natale, et les ventes aux enchères. Deux cent trente de ses gouaches, dessins – dont un recueil de plus de 190 œuvres croquées entre 1898 et 1925 –, albums, jouets en bois et objets publicitaires sont proposés dans cette vente de spécialité, avec des estimations oscillant de 50 à 20 000 €.
Tombé dans le dessin dès l’enfance, Benjamin Rabier sera fonctionnaire, danseur acrobatique au Nouveau Cirque, mais surtout un bourreau de travail, qui connaît le succès à partir de 1895 avec la publication de ses dessins humoristiques dans Gil Blas ou Le Rire. Illustrateur des Fables de La Fontaine, créateur d’une collection de jouets, collaborateur pour le théâtre de Willy – le mari de Colette –, il publiera comme auteur et illustrateur plus de deux cents albums, en français mais aussi en anglais, et se lancera dans le dessin animé et la publicité. Il a inspiré Tintin à Hergé, inventé le canard Gédéon, « La Vache qui rit », en 1921, et bien d’autres bestioles attachantes. Drôles, dynamiques, expressifs, ses animaux vivent grâce à son trait d’une lisibilité parfaite. En 1910, il doit prendre une retraite anticipée de son poste de sous-directeur aux Halles pour «troubles cérébraux dus au surmenage intellectuel» (ancêtre du burn-out), et se consacrera exclusivement à ses sympathiques bipèdes et quadrupèdes. Qui s’en plaindra.

Benjamin Rabier (1864-1939), Le Lapin funambule, gouache sur papier épais, 38 x 28 cm.

Lundi 3 juillet, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. M. Buret.