BENJAMIN PÉRET

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BENJAMIN PÉRET
16 lettres autographes signées à Henri Parisot. 16 pp. in-4 et in-8, de sa toute fine écriture, certaines écrites sur papier extrêmement fin. Mexico (8) et Paris, 1945-1953 et s.d. Très belle correspondance, en particulier lors de son exil au Mexique, près de Leonora Carrington, sur ses publications et les difficultés qu'il rencontre pour son retour en France. «Votre lettre m'a d'autant plus surpris, la semaine dernière, que la veille nous avions parlé de vous Leonora et moi. Vous avez donc traversé cette période sans encombre, tant mieux. Je n'ai malheureusement rien publié au Mexique. Breton a publié un texte de moi à New York. Je ne peux malheureusement pas vous en envoyer un exemplaire sur beau papier, car j'ignore s'il y en a eu, en tout cas je n'en ai pas reçu. En ce qui concerne «Le déshonneur des poètes», si Godet ne le publie pas, voulez-vous le lui demander de le publier dans votre revue, il est de la longueur convenable. Pour «L'âge d'or», je vous enverrai bientôt un texte sur les ruines Mayas que je viens de visiter. Il sera à faire précéder de «Ruines : ruines des ruines» que je n'ai pas ici mais que vous avez sûrement dans Minotaure. Quant à l'autre collection illustrée que je vous propose de rééditer en un seul volume : «Au 125 du bd Saint-Germain», «Il était une boulangère», «Et les seins mouraient», ainsi que les contes publiés dans La Révolution surréaliste et Le Surréalisme ASDLR [au service de la révolution] (à l'exception de «Ces animaux de la famille» que je n'aime pas). Si cela vous convient, voulez-vous demander des illustrations à Brauner ? [...]. Ici, il ne se passe malheureusement rien. On est comme dans un petit trou de province très sale. J'espère rentrer au printemps prochain. J'espère, car il y a des tas de difficultés à résoudre dont la moindre n'est certes pas la question d'argent. Je ne me suis pas enrichi dans le commerce des marchandises ou des «idées», comme, semble-t-il, les Eluard & autres Aragon. Mais cette villégiature dure un peu trop [...]». «Il est évident que je ne vois aucun inconvénient à ce que vous reproduisiez dans «l'Évidence surréaliste» un fragment important de «Dernier malheur, dernière chance», quitte à le publier intégralement dans votre série l'Âge d'or comme vous le proposez dans votre lettre du 5 déc. J'aimerais mieux que vous ne publiez qu'une partie de la série de poèmes «Un point c'est tout» dans ce même numéro pour qu'il y ait un peu d'inédit pour le «Feu central» [...]. Je ne sais toujours pas quand ni comment je pourrai rentrer à Paris. Je n'ai aucun moyen naturellement de payer les quelque 6 à 800 dollars que couteraient le voyage d'ici à Paris, ni même le moyen d'obtenir le visa à cause de mes aventures de 1940. Il faudrait que quelqu'un bien placé fit les démarches nécessaires pour obtenir mon rapatriement [...]». «Je n'avais pas remarqué que vous choisissiez des «poèmes» de Cocteau sans quoi je n'aurais pas attendu la protestation pour m'y joindre. Je ne comprends pas en effet comment vous qui avez toujours montré un goût si sûr, vous mettez vos mains dans cette répugnante poubelle de Cocteau. Vous savez cependant parfaitement quel talent tout spécial a cet individu pour dépoétiser tout ce qu'il touche, pour salir tout ce qu'il regarde [...]». «J'écris à Mlle Lambert, mais je veux vous communiquer quelques renseignements que je ne lui donnerai pas, ne sachant pas si c'est nécessaire ou non et si je peux parler en toute franchise. Par exemple : je n'ai rien dit de mes mésaventures de 1940 avec la police française et qui sont à l'origine même de mon départ car ayant été relâché par les nazis contre 1.000 francs, il était bien évident dès l'hiver 1940 que c'était là une liberté très provisoire. Arrivé au Mexique, je n'ai pas cru devoir rallier de Gaulle estimant qu'un général ne se différencie d'un maréchal que par le bâton du dernier». Il évoque son travail à l'ambassade et pour la revue de l'Institut Français d'Amérique Latine. Henri Parisot lui propose de s'occuper de son rapatriement mais Péret hésite car en France il va se retrouver sans travail, sans argent et sans logement. Il aimerait avoir des garanties. «J'ai enfin terminé le texte sur les ruines de Chichen-Itza, je n'attends plus que d'avoir les photos pour envoyer le tout [...]. Pour le Feu central : aussitôt que vous verrez annoncé le livre du «Sagittaire», vous pourrez le donner à composer afin qu'il puisse sortir peu de temps après. Je serai curieux de voir les réactions de la presse en ce qui concerne le Déshonneur des poètes, et je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'envoyer les coupures les plus significatives. Leonora m'a téléphoné hier [...]». Il a reçu les coupures de presse sur le Déshonneur des poètes. «On voit que j'ai écrasé quelques orteils munis de cors. Tant mieux ! Mon retour est hélas ! plus difficile que jamais à cause de cette bande de salauds qui règne en ce moment à l'ambassade [...]». Il donne des nouvelles de Leonora Carrington «très occupée ave
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