Max JACOB

Lot 91
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Max JACOB
6 lettres autographes signées et 1 manuscrit A.S. d'un poème, à Henri Parisot. 9 pp. in-4. Paris et Saint-Benoit-sur-Loire, 1934-1944. Très belle et émouvante correspondance des dernières années de l'existence de Max Jacob, la plupart étant écrites durant la guerre puis sous l'occupation. L'une des lettres est agrémentée d'un dessin à l'encre : poignée de main avec bague d'alliance. Il évoque son déménagement, deux tableaux qu'il voudrait récupérer, la publication de Coleridge contenant une poésie «très profonde». «Le Scutenaire a un imperturbable sérieux qui est la source même de l'humour. C'est une grande erreur de croire que le rire veut un accent comique. Le comique ne vient que du sérieux : Scutenaire fait penser à Henri Michaux mais il est bien différent, il fait plutôt penser à Pline l'Ancien racontant qu'une race de l'Afrique qui ne dort que de jour porte un soleil individuel au ventre [...]». Il garde pour Gisèle Prassinos «non pas un faible mais un fort». «Depuis que j'ai lu le Vieux marin [de Coleridge] - il y a dix ou quinze ans (je ne sais où ni comment je l'avais lu) - j'ai gardé un désir chaleureux de le relire et de le posséder pour le relire encore. Je ne connais pas (même dans Edgar Poë dont les poèmes sont ce que je préfère à toute autre poésie), je ne connais pas de poème qui me convienne plus que le Vieux marin. Je suis persuadé que là est la poésie, que la poésie est une fable, une mythologie (comme Homère) et non une divagation à propos du crépuscule, de l'aurore ou d'un amour [...]. Paul Morand crut m'humilier peut-être, jadis, en m'appelant «le bon fabuliste de la rue Ravignan». Je ne dis pas qu'il ne réussit pas à cette époque, il y a vingt ans, mais cette humiliation n'a pas été rétrospective et je suis fier d'être un fabuliste, je le serais encore plus si j'étais fabuliste comme Edgar Poë ou le Coleridge du Marin [...]». Une lettre du 31 août 1942 annonce des jours sombres. «Béalu ne vient plus guère, mais je sais qu'il est fidèle à l'amitié. Je suis accusé de «complot juif» à cause du nombre de mes visiteurs (dossier à la préfecture de police). Tout va bien. J'attendais depuis longtemps de toucher le fond des fonds : ça y est. Le but atteint [...]». Une dernière lettre est datée du 10 janvier 1944, quelques jours avant son arrestation. Il y parle de sa collaboration avec le Sans pareil. Le poème, intitulé «Fils de rois», daté d'avril 1935, composé de 24 vers, est dédié «à Henri Parisot, son ami. Max Jacob».
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