JULIEN GRACQ

Lot 89
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Estimation :
2000 - 3000 EUR
JULIEN GRACQ
13 lettres et 6 cartes, autographes signées, à Henri Parisot [11 sont signées de son vrai nom Louis Poirier]. 21 pp. in-8 et in-12. Quimper [il y sera de 1937 à 1939], [aux armées], Saint-Florent-le-Vieil, Caen [il y sera de 1942 à 1946] et Paris, sans date. Belle correspondance qui correspond aux débuts de l'acticité littéraire de Julien Gracq. Il accepte de lui confier quelques exemplaires sur grand papier du Château d'Argol, et des textes pour sa revue. «S'il m'arrive d'ici quelques temps d'écrire un texte du genre que vous m'indiquez, je vous promets qu'il sera pour vous, mais mon activité littéraire est assez intermittente et les échecs me sollicitent, en ce moment, plus que la littérature. L'intérêt que vous montrez pour mon ouvrage - pour démesurée que m'en paraisse la manifestation - m'est très sensible. Je n'espère guère rencontrer la compréhension en dehors du milieu surréaliste, mais ce monde ne m'est guère connu que de l'extérieur - je veux dire par quelques livres [...]». Mobilisé sur le front, il ne peut lui fournir d'oeuvres littéraires «(à distinguer de certains «bas morceaux» - ou tout à fait bas - dont les Nouvelles littéraires égaient ma vue de temps à autre [...]». Il est à Caen où il vit au milieu «des ruines et de la boue», lui adresse des textes et lui demande des épreuves. «M. Corti vous a peut-être dit que j'avais quitté Paris pour Caen, où m'a attiré un travail plus agréable et surtout plus élastique [...]. Avez-vous quelques nouvelles du surréalisme - je veux dire de ceux qui l'incarnent - car bien entendu «surréalisme n'est pas mort» [...]». «Fata Morgana» d'A. Breton est annoncé avec une eau-forte de Picasso [...]. Il doit être en cours d'impression d'après ce que je lis. Je vais tâcher de me procurer l'Anthologie de l'humour noir à l'adresse que vous me donnez à Marseille. Je serais désolé de le manquer. Saviez-vous que Breton avait écrit dans «Fontaine» au temps où cette revue paraissait à Alger ? [...]». Il évoque un surréaliste anglais Toni del Renzio et la traduction du Château d'Argol par son épouse. «Pour ma part j'en ai fini (platoniquement) avec le suicide depuis «Un Beau ténébreux» et ne me sens guère de goût. Mais je songe que vous avez beaucoup plus que moi de relations surréalistes. Voyez si la chose vous intéresse [...]». Henri Parisot est venu le voir à Saint-Florent, il en évoque le souvenir, ainsi que leur collaboration, etc.
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