Correspondance de Nora Mitrani à Julien... - Lot 40 - Tessier & Sarrou et Associés

Lot 40
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Correspondance de Nora Mitrani à Julien... - Lot 40 - Tessier & Sarrou et Associés
Correspondance de Nora Mitrani à Julien Gracq lorsque ce dernier séjournait dans sa maison de St-Florent-le-vieil. 59 lettres autographes signées «Nora», sauf une, et 8 cartes postales autographes signées, sous enveloppes à l'exception d'une lettre La première lettre est datée du 9 juillet 1955, la jeune femme part en vacances au soleil de Minorque, voussoie l'écrivain qu'elle appelle «mon compagnon de l'Orangerie» et lui avoue son trouble et sa «rumination mentale, consécutif (sic) chez moi aux moments de quelque intensité». Elle lui propose une nouvelle rencontre La dernière est datée du 13 septembre 1960. Gravement malade, l'une des figures les plus secrètes du surréalisme avoue sa peur à son «cher Julien», qu'elle tutoie depuis leurs vacances en Corse en août 1956, évoque leur dernier voyage en Espagne : «le bouquet comme on dit, destiné à clore ma courte existence», et conclue, suite à un documentaire sur la tauromachie, «J'aimerai bien finir comme un torrero sur l'arène, donner un sens à ma mort, mais ce qui m'attend est détestable» La jeune femme, probablement décédée d'un cancer à la veille de ses 40 ans, est la seule compagne de Julien Gracq que nous connaissons. Ancienne muse et maîtresse de Hans BELLMER, nous pouvons supposer qu'ils se sont rencontrés autour d'une commande de Jean-Louis BARRAULT pour le premier numéro de la revue Positions en 1953. Seul texte où elle mentionne Gracq, Mitrani obtient un entretien avec l'auteur à l'occasion de la publication de la traduction du Penthesilée de Heinrich Von KLEIST chez José Corti A la lecture de ces billets nous pouvons dire que c'est à partir de 1956 qu'un véritable couple est formé. Les lettres de 1955 traduisent une séduction certaine, mais une femme jeune encore qui dévore l'oeuvre d'un auteur qu'elle admire, parle de ses propres travaux et lectures et ne confie que le poids de son absence. Celles de la fin 1956 font place au tutoiement, à une intimité féminine dévoilée, à la jalousie d'un homme qui pourtant a rendu «lointaine la Messaline de mes années d'autrefois» et où se devine dans un érotisme constant dans leur relation Principalement écrites en été, lors de ce qui semble être des vacances scolaires, Julien Gracq étant professeur et se réfugiant à St Florent Le Vieil pour y travailler son oeuvre, ces lettres couvrent une petite partie du printemps, de l'été et de la fin d'automne des dernières années de la vie de Nora Mitrani Sa vie mondaine, ses lectures et ses travaux sont évoqués : sa thèse inachevée sur la technocratie, une conférence sur l'érotisme qui lui est demandée par Jacques NANTET (orthographié «Nantais») pour le «Cercle ouvert», «Ce serait, suite à la conférence de Bataille (Erostisme et la fascination de la mort, conférence-débat du 12 février 1957), le point de vue féminin par... Simone de Beauvoir, Lise (Deharme), Nathalie Sarraute et moi. Savoureux non ?», la remise de son texte «Des esclaves, des suffragettes, du fouet» à André BRETON, une nouvelle dont le héros serait un village, l'écriture d'un roman (peut être Chronique d'un échouage), on devine alors que Gracq professeur, «je songe plutôt à des travaux littéraires que sociologique. Mais ne m'engueules pas, j'intercallerai» C'est surtout en été, où la séparation est plus longue, que nous suivons le plus assidûment Mitrani : un voyage en Grèce, où elle croise par hasard Elisa Breton accompagnée d'un admirateur de Gracq : Odysséus Elytis qui recevra le prix Nobel de littérature en 1979, ou encore à l'occasion de la mort de «notre Guitry national» lorsqu'un Grec vient présenter ses condoléances au Français qu'il connait ; à St Tropez, en Corse, en Italie notamment à Rome à laquelle elle dit ne pas être sensible ; ses considérations sur le tourisme de masse, sa découverte suivi de sa passion pour la plongée sous-marine, une «aventure presque trop grossièrement métaphysique» En 1958, un sévère accident de voiture lui causant fracture du nez et de la cheville la pousse à la convalescence chez la compositrice Germaine TAILLEFERRE d'abord, puis chez André et Elisa BRETON à St-Cirq-Lapopie où une semaine ne fut pas de trop pour se faire au maître qu'elle trouvait d'abord trop pesant et solennel, «comme s'il avait à prouver à chaque instant qu'il s'était identifié avec le surréalisme. Je n'avais jamais remarqué à quel point il avait le rire peu facile» et qui à la fin du séjour chaque soir la faisait pourtant rire aux larmes Des lectures quotidiennes de Villiers de l’Isle Adam dont la fin d’Axel l’a exalté : « Breton trouve cette œuvre très wagnérienne et pense qu’elle devrait te convenir », et des rencontres notamment celle d’Armand Hoog, prisonnier avec Julien Gracq à Ypres, partie de la vie du romancier qu’il a visiblement gardée [...] 217p. in-12, 1ep. in-4, 1e serviette de restaurant reconvertie en papier à lettre, et 8 cartes postales, dont une représentant Salvador Dali à Cadaquès, 63 enveloppes
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