ELSA SCHIAPARELLI (1890-1973)

Lot 26
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Estimation :
40000 - 60000 EUR
ELSA SCHIAPARELLI (1890-1973)
Collection « Zodiaque », automne-hiver 1938-1939 Belle et rare veste de dîner Galerie des glaces en velours de soie brodée par Lesage de lames d'or encadrant deux mosaïques de 27 petits miroirs biseautés, maintenus par des étoiles de verre. Fermée sur le devant par quatre boutons à motifs de têtes de style néoclassique. Fronces tournantes aux épaules. Porte un bolduc « 362 ». Griffe manquante. Trois légers écrasements du velours et quelques lames or décousues au col La collection Cosmique, une référence à l'astronomie et au Roi Soleil Une des caractéristiques de l'oeuvre de ce génie de la mode sera de se fixer toujours un thèm e pour chacune de ses collections. La collection «Cosmique» de Schiaparelli est marquante de part pour ses broderies somptueuses et ses ornements. Comme toutes les collections de Schiaparelli, le thème est un mélange de références historiques, d'idées et d'événements contemporains. Présentée en Août 1938, la collection abordait l'astrologie, les planètes, les constellations, le soleil, le roi Louis XIV et son successeur Louis XV. L'intérêt de Schiaparelli pour le néoclassicisme et le XVIIIe siècle est évident dans cette veste avec des miroirs brodés. Les dix-sept arcades massives de la Galerie des Glaces, chacune remplie de miroirs, ont dû inspirer les cartouches baroques de ce devant de veste, au motif d'un face-à-main, utilisé d'ailleurs depuis l'Antiquité. Une veste « surréaliste » Plus encore que ce rappel à Versailles, le miroir renvoie aussi au « merveilleux » de Breton et à la magie de la haute couture où tout est possible. Le surréaliste Pierre Mabille a décrit le miroir comme « l'instrument magique le plus banal et le plus extraordinaire de tous» qui « évoque des problèmes fondamentaux à l'identité de soi, les personnages de la réalité ». Mais plus encore, une provocation surréaliste s'introduit également dans la surface fracturée des miroirs, « brisés ». Les miroirs de Schiaparelli sont ainsi à la fois un héritage historique de l'art et une sensibilité contemporaine répondant à un monde au bord de la guerre. Jean Cocteau définira d'ailleurs l'atelier de Schiaparelli comme « un laboratoire du diable. Les femmes qui s'y rendent tombent dans un piège et en ressortent masquées, déguisées, déformées ou réformées, selon les caprices de Schiaparelli ». Une attention toujours portée aux détails La qualité de la broderie de cette veste démontre la haute maîtrise de la maison Lesage avec qui Schiaparelli collaborait régulièrement.  En outre, cette attention aux détails se retrouve dans le choix de ses boutons. Les quatre boutons de notre veste, moulés dans un composite en forme de tête de femme gréco-romaine, font écho aux références classiques de la collection. Ils sont dus  Il est probable que les boutons ont été modelés sur une image de la déesse Arethusa montrée sur une pièce de monnaie grecque antique frappée à Syracuse sur l’île de Sicile vers 410–400 avant notre ère.  Arethusa et sa connexion avec Syracuse avaient une signification personnelle pour Schiaparelli. Son père Celestino était un grand collectionneur de pièces et un expert de la Sicile musulmane tandis que son oncle Giovanni, l’astronome, découvrit la double apparition d’Arethusa Lacus sur Mars en 1888. Arethusa était aussi le titre d’un livre de poèmes d’amour passionnés qu’elle écrivit à l’âge de vingt-et-un ans. 
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