Ce soir, elle sera la plus belle...


Publié par la Gazette Drouot

Au grand bal de la mode, Balenciaga donnait le la de l’élégance.

Référencée dans les archives de la maison de couture, reproduite dans l’exemplaire de juillet-août 1954 de L’Art et la Mode, cette robe de bal en tulle noir appliqué de petits sequins en or est une création de Cristóbal Balenciaga, pour l’hiver 1953. Élégante avec son décolleté en lune et son bas évasé, elle  séduisait à 39 680 €, offrant à son créateur, assez discret sur le marché, un joli résultat. Né dans le Pays basque espagnol en 1895, Balenciaga fonde sa maison de couture dès 1917 à San Sebastián, avant d’inaugurer sa première boutique à Paris, au 10, avenue George-V en 1937, fuyant la guerre civile dans son pays. Le succès dans la capitale est immédiat, presse et clientes étant unanimes à louer ses tenues inspirées des costumes espagnols et ses robes du soir.
Coco Chanel disait de lui : « C’est le seul d’entre nous qui est un vrai couturier. » L’après-guerre signe de nouvelles silhouettes, avec la création de la ligne tonneau, puis d’autres lignes droites et fluides enveloppant la silhouette sans l’oppresser. En 1953, la taille gagne les hanches, c’est une métamorphose, et les innovations se succéderont ainsi jusqu’en 1968, année où le couturier dessine les uniformes des hôtesses d’Air France. La maison s’endort jusqu’en 1987 et c’est véritablement avec la nomination de Nicolas Ghesquière au poste de directeur artistique en 1997 que, de nouveau, un vent de modernité souffle sur la marque Balenciaga.


Cristóbal Balenciaga (1895-1972)
Robe de bal en tulle noir appliqué de petits sequins or, hiver 1953, modèle n° 25
Adjugé : 39 680 €