Les souvenirs de monsieur D.

Épée d'académicien ayant appartenu à André DAMIEN, réalisée par Raymond CORBIN
Monture en argent et vermeil ciselé. Fusée en faisceau de licteur, pommeau à décor d'un buisson ardent en ronde bosse. Garde à une branche découpée, ornée de l'ancre de la Miséricorde, de l'alpha et de l'oméga, de la roue dentée de l'arme du train, et des initiales de son propriétaire « A.D. ». Quillon recourbé vers le bas orné des armes de la « Ville de Versailles ».
Noeud de corps rectangulaire orné sur chaque face :
- de la façade du Palais Bourbon.
- de l'allégorie de la République.
- d'un livre ouvert.
- de la date « 12 DEC... 1994 AD ».
Le noeud de corps est gravé sur le dessous « ANDRE DAMIEN 12-7-1993 -SC MORALES 12-3-96 - Sc CORBIN »
Lame droite à arête médiane, poinçonnée au talon.
Fourreau recouvert de chagrin noir à deux garnitures en argent. Bouton de chape en toque d'avocat.
Poinçon de titre Minerve et d'orfèvre.
Longueur : 96 cm.
Avec sa housse de transport en velours noir.


La description de l'épée d'André Damien présente sur le site de l'académie des sciences morales et politiques.

Réalisée par Raymond Corbin, membre de l'Académie des Beaux-Arts, l'épée d'André Damien rassemble les symboles suivants :
- Sur la fusée, le faisceau de licteurs, symbole de l'autorité civile et de l'imperium car André Damien a été pendant vingt ans maire de Versailles.
Les faisceaux de licteurs rappellent également le cardinal Mazarin qui les portait dans ses armes.
- Sous la fusée, un chapiteau à quatre pans porte sur ses différentes faces la représentation de livres, symboles de culture et de bibliophilie ; Marianne, symbole de la République française, rappelant la carrière d'André Damien au Conseil d'état ; la façade du Palais Bourbon, qui rappelle la présence d'André Damien à l'Assemblée Nationale, en particulier à la commission des lois ; les initiales d'André Damien (A.D.) et la date de son élection à l'Académie (1994).
- Sur la garde, les armes de la ville de Versailles, où habite André Damien, dont il fut bâtonnier, maire et député ; l'Ancre de Miséricorde, qui rassemble les pécheurs pour les porter vers les valeurs éternelles, rappelant la rigueur doctrinale du catholicisme d'André Damien ; une roue dentée, symbole de l'arme du Train, dans laquelle André Damien a terminé sa carrière militaire comme colonel.
- Le bouton de chape est constituée par une toque d'avocat, rappel de la carrière d'avocat d'André Damien, profession dont il est le déontologue.

Le buisson ardent représenté est celui de Moïse, symbolisant la foi d'André Damien.

 


Publié par la Gazette Drouot

Des épées d’académicien, un habit, des insignes et des décorations, des souvenirs historiques dont certains d’époque Empire, des livres et des tableaux font partie de cette succession.

Inutile d’être grand clerc pour savoir qui se cache derrière cette initiale. Dès le premier lot, nous sommes fixés : c’est l’épée d’académicien des sciences morales et politiques d’André Damien, réalisée par Raymond Corbin. Le Buisson ardent de Moïse rappelle la foi de son propriétaire, un chapiteau supportant des livres sa culture et son goût pour la bibliophilie, un buste de Marianne sa carrière au Conseil d’État, la façade du Palais-Bourbon sa présence à l’Assemblée nationale, une toque sa carrière d’avocat. Décédé le 5 mars 2019, à l’âge de 88 ans, André Damien aura régné dix-huit ans en tant que maire de Versailles, de 1977 à 1995. Élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1994, au fauteuil du professeur de droit Henri Mazeaud, il en est le président douze ans plus tard. Entre autres souvenirs, on tentera d’emporter un grand portefeuille en maroquin vert à son nom (1 000 / 1 500 €), une collection d’épées d’académiciens dont celles de Boissy d’Anglas, du romancier Eugène-Marcel Prévost et du sculpteur Lucien Brasseur, ces dernières réalisées respectivement par Lucien Falize et Raymond Subes (6 000 / 8 000 € chacune). Comptez 1 000 / 1 500 € pour la – ou une – canne à fût de bois et pommeau d’ivoire de Chateaubriand, cadeau d’Anatole France à son admirateur Jacques Lion, 8 000 / 10 000 € pour une grande toile (153 x 192 cm) du Versaillais Balthasar Charles Larpenteur, Raspail à la prison de Versailles, l’heureuse réunion, datée 1833, exposée au Salon deux ans plus tard. De gauche à droite sont représentés le peintre, Blanqui, la plume à la main, le citoyen Henri Bonnias, François-Vincent Raspail, ses fils Camille et Benjamin, son compagnon du club des Amis du peuple, Théophile de Kersausie, et enfin Mme Raspail tenant son dernier-né. Chimiste, botaniste et homme politique, Raspail (1794-1878) participe à la révolution de 1830, milite au sein de clubs républicains et pour l’amnistie des communards et figure parmi les organisateurs de la journée du 15 mai 1848 en faveur de la Pologne. Autant d’engagements qui lui vaudront d’être poursuivi et condamné à plusieurs reprises.