La visite

Publié par la Gazette Drouot

Épanouie, elle possède une sacrée chute de reins dont elle n’est pas peu fière.

Ce vêtement d’hier est, par sa découpe, l’un des plus féminins qui aient su s’adapter aux silhouettes créées par la mode. Vers la fin du règne de Napoléon III, la crinoline cède la place à la « tournure », dont l’armature projetée à l’arrière donne un « pouf » des plus spectaculaires. À mi-chemin entre le manteau et la cape, la « visite » – joli nom qui explique la fonction – se porte sur la robe épousant cette nouvelle ligne. Elle est immédiatement reconnaissable, avec sa coupe plaquée dans le dos pour s’épanouir sur les reins et suivre les effets drapés de la toilette, tandis que, sur le devant, de longs pans retombent simplement. Pour la tailler, une grande variété de matières sont réquisitionnées : tissus unis à grosses côtes, broderies et cachemires exotiques, et même soieries les plus précieuses. À l’aube du XXe siècle, un autre temps, elle disparaîtra de la garde-robe pour ne plus jamais y revenir.


3 556 €
Vers 1880. Visite en soie façonnée rouge et ivoire, garnie de cygne teinté et de chutes de chenilles terminées par des grelots.
Drouot, 31 octobre 2018.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. M. Grassat