« Les armes sont les bijoux des hommes »

Publié par la Gazette Drouot

Quarante sabres étaient proposés lors de cette seconde dispersion d’une collection réunie à la fin des années 1930.

Une nouvelle fois, le raffinement et l’imagination développés par les maîtres japonais de l’acier et de la laque s’exprimaient au travers de cet ensemble de quarante sabres, provenant d’une collection ancienne (voir Gazette no 34, page 48). Comme lors du premier opus, ces armes blanches ont traversé les siècles pour arriver jusqu’à nous, la plus ancienne remontant au XVIe siècle, à l’époque Muromachi (1333-1573). C’est ce modèle de katana – le sabre japonais par excellence, à la lame courbe mesurant au minimum 60 cm – qui a d’ailleurs retenu le plus haut prix, 24 320 €. Il était complet de son tsuba en laque à incrustations de cuivre doré présentant des faisans sous des cerisiers en fleur. Avec leur vocabulaire technique des plus précis, ces objets, qui appartiennent intimement à la culture ancestrale nippone, nous en font réviser les procédés de fabrication et comprendre les différentes parties qui les composent, du tsuba (la garde) au sugata (la lame) en passant par le saya (fourreau). Un wakizashi, à la lame plus courte que celle du katana puisque de 30 à 60 cm (37,3 pour celui-ci) et ici de l’époque Momoyama (1573-1603), tranchait 16 640 €. Un autre du début de l’ère d’Edo (1603-1868) faisait jeu égal à 14 080 € avec un katana du XIXe siècle. Petite précision, la vente se faisait en gants blancs, même s’il n’est pas certain que les samouraïs de l’époque en aient porté pour les manier !