RICHE MARQUETERIE

Publié par la Gazette Drouot

Le programme classique de cette vente de bonne tenue comportait pas moins de quatre enchères à six chiffres, la plus élevée, 305 000 €, allant à un cabinet d'apparat par Pierre Gole.

Exceptionnel Cabinet d'apparat par Pierre GOLE de forme architecturale en bois plaqué d'ébène, à très riche marqueterie polychrome de vases fleuris et bouquets de fleurs, rinceaux feuillagés et coquilles en bois précieux polychrome d'érable, de sycomore ou charme teinté vert, de buis, d'if, d'amarante, de cèdre rouge ou de courbaril, certains bois ayant été ombrés. Il ouvre en façade par une porte centrale, libérée par un secret, marquetée à l'avers et au revers de compositions florales, accostée de deux pilastres corinthiens à chapiteaux de bronze doré et deux rangées de quatre tiroirs de part et d'autre. La partie supérieure en forme d'entablement ouvre par trois tiroirs ainsi qu'en ceinture. L'intérieur marqueté de rinceaux, bouquets, coquilles et cubes en trompe-l'oeil ouvre par cinq tiroirs marquetés de laiton et d'étain à décor de fleurs et fleurons stylisés sur fond d'ébène. Le piétement est constitué de six cariatide à demi-nues en gaine, drapées de guirlandes de fleurs en bois sculpté et redoré, réunies par une table de marqueterie reposant sur six pieds griffe.
Epoque LOUIS XIV, circa 1670-1680.
H. 185 cm - L. 133 cm - P 60 cm.

L'exceptionnelle qualité de la marqueterie de fleurs est caractéristique d'autres meubles de Pierre GOLE, notamment la rosace aux deux rameaux symétriques de fleurs et de feuilles. Pierre GOLE, né aux Pays Bas vers 1620 à Bergen près d'Alkmaar, s'installa très jeune à Paris. Vers 1643 il travaille dans l'atelier d'Adrien Garbrant, « menuisier en ébène » dont il épouse la fille en 1645 et dont il prend rapidement la direction de l'atelier à l'enseigne de « la ville d'Amsterdam ». En 1656 Pierre Gole est déjà cité en tant que « maître menuisier en ébène ordinaire du Roi ».Il tenait alors son atelier au carrefour de la rue de l'arbre sec à proximité du Louvre. A partir des années 1660 il devient le spécialiste des très riches marqueteries de fleurs sur fond d'ébène.