Le baroque selon Schiaparelli

Publié par la Gazette Drouot

Velours de soie brodée de lames d’or, miroirs biseautés, étoiles de verre... un seul coup d’œil suffit pour reconnaître l’auteur de cette veste : Elsa Schiaparelli.

S’il est un personnage qui aura marqué la mode durant la première moitié du XXe siècle par sa création et son indépendance, c’est Elsa Schiaparelli. Née sous une bonne étoile à Rome, envoyée au couvent par sa famille qui n’apprécie guère ses poèmes érotiques, elle se découvre un goût pour la mode après une visite chez Paul Poiret. Elle débute en 1927 dans son appartement de la rue de l’Université en créant des pulls ornés de grands nœuds en trompe l’œil. Le succès est immédiat.
« Une cliente de Schiaparelli n’avait pas à se soucier de savoir si elle était belle ou non – elle était un type. Elle a été remarquée partout où elle est allée, protégée par une armure d’intelligence de conversation amusante. Ses vêtements appartenaient à Schiaparelli plus qu’à elle – c’était comme emprunter le chic de quelqu’un d’autre et, avec lui, leur assurance », raconte l’ancienne rédactrice en chef de Vogue Bettina Ballard.

Présentée en août 1938, la collection Zodiaque ou Cosmique frappe par ses somptueuses broderies de la maison Lesage, son thème mêlant références historiques et événements contemporains. Les planètes sont alignées avec le soleil, Louis XIV, ordonnateur de l’emblématique Galerie des Glaces au château de Versailles, et renvoient au surréalisme, pour lequel le miroir évoquait le merveilleux – Pierre Mabille, proche d’André Breton, le décrivait comme « l’instrument magique le plus banal et le plus extraordinaire de tous ».