La Terre est ronde comme une passiflore

Publié par la Gazette Drouot

René Lalique faisait une nouvelle fois appel à son amour de la nature pour concevoir cette paire de suspensions en verre moulé-pressé.

À chaque printemps, la nature se réveille et voici bien une chose qui, année après année, ne change pas, heureusement ! Les créateurs des arts décoratifs du premier tiers du XXe siècle l’ont bien compris, qui, chemin faisant, sont allés puiser dans ses bienfaits pour féconder leur imagination. Ainsi Émile Gallé (1846-1904), le premier par ordre d’ancienneté, dont une paire de vitrines de présentation éclairantes, en acajou, au décor marqueté de pommiers du Japon (151 x 37,5 x 30 cm), emportait 26 240 €. René Lalique, ensuite, avec cette paire de suspensions Passiflore en verre moulé-pressé – dont le modèle fut créé en 1924 – parée d’un résultat de 66 560 €. De la fleur – dont la Gazette n° 16 (page 38) racontait la découverte en Colombie et l’origine du nom –, le verrier a inséré la corolle et le pistil dans des dalles arrondies rattachées entre elles par des fixations de métal. La Champagne de son enfance demeurera pour toujours un paradis fleuri, un hymne à la vie botanique, et la curiosité de l’artiste pour la nature n’aura jamais de limite. Il la chérissait et l’observait avec la même passion, c’est ce qui a nourri sa créativité et lui a permis de la renouveler au fil de plus de soixante années !



Émile GALLÉ (1846-1904)
Pommiers du Japon
Paire de vitrines de présentations éclairantes à caisson nervuré en acajou à décor marqueté de motifs floraux
Elles ouvrent par une porte vitrée en partie haute et une porte marquetée en partie basse
Piétement débordant mouluré
Signées « Gallé »
Vers 1900
H : 151 cm  L : 37,5 cm  P : 30 cm
Adjugé : 26 240 €