Le bombardement de Dakar


MARIN-MARIE (1901-1987)
Le bombardement de Dakar, cuirassé Dakar 
Aquarelle gouachée, signée en bas à gauche
54 x 102 cm (à vue)

Exposition : Marin-Marie - Roger Chapelet, 1941, Vichy


Pour éviter que la flotte française tombe aux mains des Allemands, l’Angleterre avait détruit une escadre dans la rade de Mers el Kébir (3 juillet 1940). Une partie importante de la flotte mouille à Dakar, notamment le cuirassé Richelieu qui, avec le Jean Bart, est ce que la flotte française a de plus puissant. La ville dispose de moyens militaires considérables, de batteries côtières appuyées de plusieurs escadrilles d’aviation.

Privé de l’Afrique du Nord, et un mois après le ralliement à la France libre de trois colonies d’Afrique équatoriale française, du Tchad (26 août), du territoire sous mandat du Cameroun, de l’Oubangui-Chari (27 août) et du Congo-Brazzaville (28 août), le général de Gaulle a besoin d’une assise territoriale forte et pense avec Churchill pouvoir prendre le contrôle politique et militaire de l’AOF, partie de l’Afrique la plus peuplée et la plus riche, restée fidèle à Vichy. Churchill veut éviter à tout prix que la Marine française ne tombe entre les mains de l’Axe et que Dakar ne devienne une base avancée.
Le principe de l’attaque est arrêté le 6 août par de Gaulle et Churchill.

La force M, commandée par l’amiral anglais Cunningham, appareille de Liverpool le 31 août. Elle se compose pour les Anglais de 4500 hommes, de deux cuirassés le Resolution et le Barham, du porte-avion Ark Royal, de quatre croiseurs et de dix destroyers ; pour les Français libres de 2400 hommes embarqués sur le Westernland et le Pennland, de trois avisos, le Savorgnan de Brazza, le Commandant-Dominé, le Commandant-Duboc. Initialement dénommée Scipio, l’opération Menace débute le 23 septembre au lever du jour.

Dans le port de Dakar, les deux camps commencent à échanger des tirs. Plusieurs bâtiments sont touchés, dont le sous-marin français Persée, qui coule. De Gaulle et Cunningham se rendent compte qu’une entrée directe à Dakar est impossible. Dans l’après-midi, les Gaullistes tentent un débarquement à Rufisque et là aussi échouent.

Les 24 et le matin du 25 septembre, les Anglais vont faire plusieurs tentatives pour forcer l’entrée du port. Ils renoncent à 9h30 et se retirent vers Freetown. La bataille de Dakar a fait près de 200 tués militaires et civils, et plus de 500 blessés. La ville de Dakar a été durement touchée.