JARDIN BOTANIQUE DE L’UNIVERSITE DE TURIN


Le Jardin botanique de Turin est une institution du Département des Sciences de la Vie et de la Biologie de l’Université de Turin à des fins didactiques et scientifiques. Il se dresse sur la rive gauche du fleuve Pô près du Parco del Valentino.
Le Jardin botanique royal de Turin a été officiellement créé en 1729.

Il a été placé sur le site de l’oliveraie préexistante du roi Vittorio Amedeo II de Savoie, près du palais de la Madama Reale.

Le docteur Bartolomeo Giuseppe Caccia a été nommé titulaire de la chaire et investi du poste de préfet du jardin botanique naissant.

Il existe des archives de collections de plantes vivantes dans le Piémont dès 1560. Au cours de ces années, à l’initiative du duc Emanuele Filiberto di Savoia, une « Lettura dei semplici » (enseignement dit « lecture des simples », à savoir des plantes médicinales) est instaurée, soit un enseignement de la botanique, de la pharmacognosie et de la pharmacologie, au “Studium” (Université) tenue par des lecteurs dont de célèbres professeurs de médecine.

Transférée à Turin en 1566 avec le Studium, la “Lecture des simples” subit une perte progressive d’intérêts (surtout pendant la première moitié du XVIIe siècle) en raison des guerres incessantes entre la France et l’Espagne, des famines, des pestes et de l’appauvrissement matériel et culturel que ceux-ci ont provoqué dans les territoires piémontais.

Dans les années qui suivirent le traité d’Utrecht (1713), Vittorio Amedeo II de Savoie mit en place un ambitieux projet de réorganisation du “Studium” de Turin, jetant les bases de la naissance de la Chaire de botanique et du Jardin botanique royal.

Sous la direction de Bartolomeo Giuseppe Caccia, le jardin a commencé à se transformer. En plus des études plus classiques de botanique (principalement orientées vers l’identification des propriétés médicinales des espèces végétales), il y a eu de nouvelles études orientées vers une investigation purement cognitive des espèces du territoire et des processus d’introduction et d’acclimatation d’espèces exotiques. Sous sa direction, la collection de plantes vivantes a atteint 317 espèces.

En 1750, à la demande du roi Carlo Emanuele III de Savoie, la gestion du jardin passa à Vitaliano Donati, qui continua d’augmenter le nombre d’espèces floristiques cultivées (en 1762 il y en avait environ 1200) grâce aux spécimens récoltés dans de nombreux voyages d’exploration.
Sous sa direction en 1752, le travail de documentation est entrepris à l’aide de techniques mixtes de dessin au crayon et à l’aquarelle des espèces cultivées dans le Jardin. Cette collection d’illustrations picturales (continuée jusqu’en 1868) fut ensuite fortement enrichie par son successeur en 1762, Carlo Allioni, et intitulée l’Iconographia Taurinensis.

L’Iconographia Taurinensis est composée de 64 volumes rassemblant 7470 aquarelles de la main de quatre peintres- botanistes qui ont travaillé de 1752 à 1868.

Allioni s’est consacré à l’exploration botanique du territoire piémontais (qui a abouti à la rédaction de la “Flora Pedemontana”) et sous sa direction le jardin a atteint 4 500 espèces.

Allioni a également commencé à récolter une partie des plantes cultivées après les avoir fait sécher (ces collections étaient appelées exsiccata), jetant ainsi les bases de l’actuel herbier du Jardin botanique, « l’herbier Universitatis Taurinensis ».

En 1801, la chaire de botanique et la direction du jardin passèrent à Giovanni Battista Balbis, élève d’Allioni, qui combinait la recherche scientifique et la collection de nouvelles espèces en mettant l’accent sur le développement des relations entre le jardin botanique de Turin et les institutions européennes similaires.

Balbis a réussi à susciter l’intérêt du général français Menou, alors administrateur en chef du département du Pô. L’aide octroyée, alliée à l’expertise et à la persévérance de son conservateur, a permis au jardin botanique de s’enrichir d’espèces cultivées et de nouvelles structures.
Au cours des treize années de son mandat, Balbis a réussi à augmenter la collection de plantes de 1900 espèces, grâce à la relation étroite qu’il a eue avec les botanistes et les organisations scientifiques les plus renommées d’Europe.