Explication de texte

Publié par la Gazette Drouot

En bonne place dans une dispersion de manuscrits et autographes, ces pages de la main de Claude Debussy dévoilent la genèse de son Pelléas et Mélisande.

Comme des courriers du peintre Henri Martin (800/1 200 €) et de Jules Massenet (400/600 €), ce texte provient des archives de Georges Picou (1880-1954), secrétaire général de la Comédie-Française et directeur de l’Opéra-Comique. « Je voulais à la musique une liberté qu’elle contient peut-être plus que n’importe quel art… », lit-on sous la plume de celui que rien ne prédestinait à devenir cet artiste unanimement reconnu, initié au piano vers l’âge de 8 ans, admis au Conservatoire deux ans plus tard et auquel le professeur prédit « beaucoup d’avenir »… C’est en compagnie de Stéphane Mallarmé, déjà influent dans la création de son Prélude à l’après-midi d’un faune, que Claude Debussy assiste en 1893 à la première de Pelléas et Mélisande du symboliste belge Maurice Maeterlinck. Il réalise alors que c’est la pièce de théâtre qu’il souhaite utiliser comme argument de son opéra. Commence un travail de longue haleine qui aboutit en 1902 à la création de cette œuvre révolutionnant le genre, loin des airs imposants des œuvres romantiques. L’orchestre, traité comme un personnage principal, dit en musique ce que les mots ne peuvent exprimer. Cette composition lui apportera succès et reconnaissance. Notre texte, rédigé au début de 1902, ne sera publié qu’après la mort de Debussy, le 17 octobre 1920, dans le bimensuel Comœdia, sous le titre Pourquoi j’ai écrit Pelléas. Il est accompagné d’un tapuscrit de Georges Picou évoquant le souvenir du musicien.