Acier de Berlin


C’est en 1806 que la fonte de fer de Berlin apparaît. Ce sont les fonderies royales prussiennes qui ont lancé cette collection osée et excentrique de bijoux en fer noir.
Ces fonderies royales ont été construites à partir de la seconde moitié du XVIII siècle pour pouvoir concurrencer le fer Suédois qui était, à l’époque, le plus convoité en Europe. Avec les guerres napoléoniennes, la Prusse se trouve devant un dénuement économique. Il est demandé aux citoyens de participer à l'effort de guerre en cédant bijoux et vaisselle en or et argent. En échange, ceux-ci se voient offrir des bijoux, mais aussi des assiettes, des vasques décoratives, des bougeoirs...
Bon nombre des bijoux en acier de Berlin portent l'inscription : « J'ai donné de l'or pour du fer » ou « Echangé pour la patrie ».
A Berlin, plus de 160000 bagues ont été échangées à cette époque.
Les centres allemands des objets d'art en fonte de fer furent Berlin et Gleiwitz (fonderie créée dès 1786). En 1815 fut créée la troisième fonderie à Sayn, où on pratiqua la fonte fine à partir de 1817.
Presque toutes les sortes de bijoux furent réalisés en fonte de fer : diadèmes, colliers, bagues, agrafes et boutons.

La sobriété de ces bijoux a su séduire le monde entier. Cela est du à de nombreux grands artistes comme Karl Friedrich Schinkel, Siméon Pierre Devaranne, Johann Conrad Geiss, qui ont su faire la renommée de ces bijoux.

Le fer n’est pas un métal précieux mais cela ne le rend pas pour autant simple à travailler.
Le fer est tout premièrement moulé dans le sable puis traité avec un vernis fait à base de suie et d’huile de lin. Ce vernis va permettre par évaporation de noircir le métal et le protéger de la rouille.
Les filigranes représentent généralement des ornements floraux et de nombreux éléments d’inspiration d’architecture gothique. Mais l’élément  le plus populaire et appréciée reste le très célèbre camée.

Les bijoux en fer de Berlin sont très en vogue jusqu’au milieu du 19ème siècle.