Albert Dubout, fleuron de la caricature française

Publié par Drouot

Vendredi 25 septembre, aura lieu à Drouot la mise aux enchères des œuvres de l’un des plus grands dessinateurs humoristiques d’après-guerre, ALBERT DUBOUT (1905-1976).
Près de 279 illustrations comprenant caricatures, affiches de films, livres illustrés, illustrations de presse ou lithographies, seront dispersées sous le marteau de la Maison Tessier & Sarrou, retraçant la carrière d’un maître de la caricature et du burlesque. Les estimations varient entre 20 et 7 000 €. 

Après deux ans passés aux Beaux-Arts de Montpellier, Albert Dubout emménage à Paris et s’adonne à l’art de la caricature. Son trait est léger et spontané. Il aime représenter la société, les malfrats, les bourgeois, les prostituées, les gendarmes, les couples infidèles et surtout les foules, qu’il travaille à la loupe, la plume plongée dans l’encre de Chine et sans esquisse préparatoire. Son talent lui ouvre très vite les portes de nombreux journaux et magazines. Son travail a inspiré les caricaturistes d’aujourd’hui, Cabu confiait « je recopiais ses dessins à douze ans comme on recopie un Rembrandt au Louvre »1 et Wolinski « Dubout est au dessin humoristique ce que Victor Hugo est aux Misérables. Il fait rire, même les imbéciles »2.

Il illustre son premier livre en 1929, Les Embarras de Paris de Boileau chez Kra, l’éditeur des surréalistes. Dès lors, il n’aura de cesse de collaborer avec le monde de l’édition pour des livres de San Antonio, Molière, Balzac et les romans de son ami Marcel Pagnol. Il créé également des affiches de film pour ce dernier avec Topaze, Le Schpountz, La Fille du Puisatier, César
 
Ses dessins truculents et pittoresques séduisent, il est le dessinateur populaire des Français. Le producteur Walt Disney lui propose même de rejoindre ses studios mais il refuse, préférant traiter les grandes préoccupations de son époque, à l’instar de la France du Front Populaire, les congés payés, l’entre deux-guerre puis la Libération et la reconstruction. À l’image de Chaplin, qu’il admire, Dubout se destine aux sujets de son temps, avec un humour caustique et décapant.

 
1. Aurélie Antoni, «Les traits d’humour d’Albert Dubout», Beaux-Arts, 16/07/2020
2. Catherine Bedel, «Albert Dubout aux enchères», Le Monde, 30/06/2000