La vie romantique


Publié par Drouot

Mercredi 30 septembre aura lieu à Drouot une vente aux enchères de mobilier et d’objets d’art du XIXe siècle, sous le marteau de la Maison Tessier & Sarrou.
La dispersion comprend des éditions illustrées, peintures, miniatures, bijoux, mobilier, habits et divers accessoires, dont une exceptionnelle robe de cour à traîne ayant probablement appartenu à la duchesse de Berry, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798 - 1870). Son estimation est comprise entre 8 000 et 12 000 €. 

Datée aux alentours de 1828, la robe de la duchesse est en taffetas changeant rose et or à motifs d’œillets et de feuilles rebrodés, en soie bordée de filés or. L’œillet est la fleur de Dieu et le symbole de l’amour. Le décor est complété d’épis de blé, signes de richesse et de prospérité. Il s’agit de la première apparition aux enchères de cette robe de cour, dont la rareté de la traîne est à souligner. 

La vente se compose de tenues d’apparat et d’habits du quotidien, à l’instar d’une robe pour maternité (lot n°151, estimation 500 - 600 €) et d’une robe d’enfant (lot n°159, estimation 600 - 800 €), dont la subsistance est rare. Y figurent également des chapeaux et capotes de soie, satin et paille, en très bon état de conservation, fait notable pour ces accessoires dont la sauvegarde est difficile.
 
Le chapeau, accesoire incontournable des dandys de l’époque, est l’attribut indispensable de l’homme qui s’habille. Il est un symbole de la condition sociale de son détenteur, souvent en taupé, plus rarement en paille ou même en velours. Très haut et cylindrique en 1810, il va progressivement perdre de la hauteur à partir des années 1840. 

De nombreux ouvrages littéraires seront également présentés lors de la vacation, parmi eux, Le Rouge et le Noir de Stendhal. La particularité de cette édition originale est qu’elle comporte sur la page de faux-titre, un envoi autographe codé de Stendhal : « Hommage de l’auteur P.241. A.29 ».  

Cet ex-dono de l’auteur est énigmatique. Sa signification semble indiquer une page du livre et une année, mais l’identité de son destinataire est méconnue. Il s’agit probablement d’une femme avec laquelle il aurait eu une liaison en 1829, Alberthe de Rubempré ou Virginie Ancelot. 

Il n’existerait qu’un seul exemplaire du roman avec envoi nominatif ; celui de la baronne Charles de Rothschild. Et bien que quatre autres exemplaires portent la mention « Hommage à l’auteur », seuls deux ont une provenance intime, celui de Felix Faure et de Mareste. Il faudra désormais compter celui-ci, le plus mystérieux de tous.