VOUS AVEZ DIT MODERNISTE ?


Publié par la Gazette Drouot

Avec ses formes géométriques, ses surfaces planes et ses couleurs fortes, cette pendule illustre l’art du joaillier, Jean Fouquet, troisième du nom.
Dans la famille Fouquet, voici le petit-fils d’Alphonse et le fils de Georges, célèbres pour leurs créations art nouveau. Jean leur préfère les lignes inspirées du constructivisme et du cubisme. Ses bijoux, en ébène, en argent, en acier chromé ou en or gris, en forme de triangle, de demi-cercle ou de pyramide, lui valent le succès.
Venu à la joaillerie après avoir rêvé de devenir avocat, communiste comme ses amis Paul Éluard et Louis Aragon, il est une sorte de touche-à-tout dont l’imagination le porte à écrire des romans policiers. En l’occurrence, le mystère réside peut-être dans le nombre d’exemplaires produits. Il se dit que notre pendule serait une pièce unique dont Jean Fouquet a créé le modèle en 1927. Ce garde-temps, présenté avec son coffret d’origine, est un cadeau de l’architecte Gabriel Veissière (1884-1945) à Gaston Pelletier, directeur de l’Agence économique de Madagascar. Ce dernier, commissaire de l’Exposition coloniale internationale pour le pavillon de la Grande Ile en 1931, confie à Veissière la réalisation de l’édifice principal, qui rappelle dans le cadre enchanteur de Vincennes les lignes sobres des palais royaux de la dynastie Hova. Signalons que le modèle de notre pendule est reproduit dans la revue L’Officiel de la couture et de la mode de Paris, magazine français créé en 1921, illustré de photos, en noir et blanc puis en couleurs, et présentant les dernières tendances. On ne pouvait rêver meilleur support...