Collection Janine Saladin

 
Publié par la Gazette Drouot

Une dizaine de parures de Suzanne Belperron composent l’écrin de cette femme au caractère à toute épreuve, l’une des premières à intégrer la haute administration.

Diplômée de lettres et de droit, Janine Saladin (1920-2019) devient l’assistante de Raymond Marcellin – alors secrétaire d’État – avant de se spécialiser dans les domaines des assurances de guerre et de la réassurance maritime, des fonctions réservées, dans les années 1960, à l’élite masculine. Avec sa sœur aînée, Gilberte (1914-2002) pharmacienne, Janine se passionne pour l’opéra et les musées, se ressource lors de nombreux et luxueux séjours à Florence, Venise et Vienne, ou par le plaisir de collectionner objets d’art et porcelaines, dont un bel ensemble prend également le chemin des enchères.
S’y ajoute un goût particulier pour les bijoux. C’est par l’intermédiaire d’un oncle qui travaille pour Jean Herz et Suzanne Belperron que les deux sœurs se rapprochent de celle-ci et en deviennent les clientes. Conservé dans l’écrin familial jusqu’à ce jour, cet ensemble composé de bagues, boucles d’oreilles, clips et colliers (estimés de 2 000 à 10 000 €), sont une parfaite signature de celle qui ne signait jamais ses créations… Aux pierres précieuses Belperron préfère les matériaux non précieux comme la citrine, le cristal de roche, la calcédoine ou l’agate, allie brillance et matité des gemmes et des métaux, lignes épurées et volumes où se répondent pans inclinés et spirales. Jusqu’au-boutiste, elle n’hésitait pas à assortir les couleurs des pierres avec les cheveux ou la carnation de ses clientes. Elle fut l’une des rares femmes dans ce milieu de la joaillerie, essentiellement masculin.
Un point commun avec Janine Saladin…