La délicatesse du Satsuma

Publié par la Gazette Drouot

Les faïences de Satsuma pâtissent de leur réputation, tant les modèles qui passent habituellement en vente sont le plus souvent tardifs et d’un goût douteux. La collection de quarante-cinq pièces constituée par M. et Mme J.K. faisait heureusement mentir cet énoncé. En effet, on retrouvait dans cet ensemble toute la délicatesse faisant la spécificité de l’art japonais. Les amateurs le sentaient aussi, puisque la grande majorité des céramiques étaient adjugées, et qu’une paire de petits vases, à décor d’un paysage lacustre et d’un prunier en fleur sous la neige, s’envolait à 10 625 €. Un peu d’histoire… Prenant le nom d’une ancienne province du Japon, Satsuma, l’aventure de la céramique s’y développe dès le XVIIe siècle. C’est la découverte d’une argile blanche, en 1620, qui va permettre l’installation et l’épanouissement de nombreux potiers, puis la naissance au XVIIIe siècle de ce style caractéristique, marqué par un décor à l’or des plus fins. Avec l’ouverture du pays à l’Occident, les faïences de Satsuma se retrouvent sur les stands des Expositions universelles. Elles y rencontrent le succès, et l’essentiel des productions de l’époque Meiji (1868-1912) va dès lors prendre la mer pour gagner l’Europe. Une gloire au parfum amer puisque, pour répondre à la demande, des ateliers s’ouvriront près des ports, produisant des imitations destinées à l’exportation et n’ayant que peu à voir en finesse avec les originales.