Takagiri, l’art de la fauconnerie au Japon

Publié par la Gazette Drouot

L’art de la fauconnerie est introduit dans son pays sous Nintoku, seizième empereur du Japon au IVe siècle. La chasse au faucon était réservée aux nobles, l’élevage et le dressage de ces oiseaux de proie leur étant expressément réservés. Le rapace fut ainsi choisi pour symboliser la force de caractère des samouraïs.
Avec l’instauration du pouvoir des shoguns et la pacification des époques de Muromachi et d’Edo, fusionnant la culture des samouraïs et de la cour, cette classe de guerriers délaisse les techniques militaires proprement dites pour se consacrer aux arts et à la chasse. Paul Ricord l’avait déjà noté lors de son voyage aux îles du Japon, de 1811 à 1813 : « Ils racontent des merveilles sur cette chasse et dressent ces oiseaux de proie avec une singulière perfection. » Cette peinture d’un faucon blanc, le plus grand de l’espèce, en témoigne. Le perchoir est orné de symboles fastes, comme la fleur de lotus et l’écureuil qui retient la longe. Ce rouleau porte des cachets apocryphes d’un peintre renommé de Kyoto durant la période Muromachi, Oguri Sotan (1420-1481). Élève du maître Shibun, moine au Shokoku-ji, il devint également moine tout en travaillant pour Ashikaga Yoshimasa et sa cour. Un insigne honneur. Ce shogun avait refait de Kyoto la capitale du pays, embellissant les temples et la ville. Oguri Sotan, qui avait œuvré pour les décors des palais Muromachi et Kokawa, était décédé avant de pouvoir réaliser ceux du nouveau palais Higashiyama, entrepris par Kano Masanobu, fondateur de l’école de Kano, et son fils Motonobu. Sotan a exécuté des portes coulissantes pour divers temples et palais, des paysages et des peintures inspirées de celles des lettrés chinois.

Mercredi 10 octobre, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. Cabinet Portier et associés.