Lacoste, le rêveur éveillé

Publié par la Gazette Drouot

Quatre tableaux – trois toiles et un panneau – de Charles Lacoste prennent ici le chemin des enchères. Ils proviennent de la famille de l’artiste. Deux d’entre eux représentent Paris, l’un la Seine aux Tuileries (voir photo), l’autre Une place la nuit, 1901 (8 000 / 12 000 €), les deux autres étant consacrés à la capitale anglaise. De 1894 à 1897, Lacoste réside en effet à Londres, chez son ami Hubert Crackanthrope, et réalise une série d’œuvres dans un esprit proche des Nabis, à l’atmosphère brumeuse, comme en témoignent les Remorqueurs à Battersea et Hyde Park, estimés respectivement 4 000 / 6 000 € et 2 000 / 3 000 €. Rares sont ses vues de la capitale française et encore plus celles de Londres. Originaire de Floirac, en périphérie de Bordeaux, l’artiste autodidacte restera toute sa vie attaché à sa région d’origine, le Tarn-et-Garonne, où vit sa famille paternelle. Ses nombreux paysages en témoignent. Formé au contact de la nature, il laisse des vues du Gers, région de son service militaire, d’Auvergne, des environs de Mantes-La-Jolie chez ses amis Rouart, de Haute-Savoie, du Pays basque et du Béarn, et enfin de Paris, où il s’installe au tournant du siècle. Il livre une œuvre faite d’ordre et de mesure, à la manière de Félix Vallotton, aux cadrages originaux, aux aplats colorés subtilement nuancés par l’aurore, le crépuscule, la brume ou la nuit éclairée par la lune. Il offre ici une vue plongeante des quais de la Seine, dont les arbres et l’eau occupent la majeure partie, en teintes délicates et à l’atmosphère presque mystérieuse.

Vendredi 29 juin, salle 10 - Drouot-Richelieu.