Une robe de mariée griffée Worth

Publié par la Gazette Drouot

Créée en 1858 par Charles-Frederick Worth (1825-1895), arrivé de Londres à Paris en 1846 avec quelques francs en poche, la maison Worth fait plus que participer à la naissance de la haute couture, elle l’invente. Ce qu’un ouvrage collectif édité cette année par la Bibliothèque des arts raconte avec brio (La Maison Worth, 1898-1954, naissance de la haute couture). En pages 122 et 123, on y voit une robe de mariée en soie brochée, portée par Alice Wade lors de son mariage (le 22 octobre 1879), très semblable à celle-ci, vendue 7 750 €. Le couturier a peu à peu libéré les femmes de leurs entraves en allégeant sans cesse leur vêtement et en faisant progressivement disparaître la crinoline – trop dévoreuse de métrages de tissu, d’un certain inconfort et d’un grand encombrement. Sa première avancée dans ce sens est la robe plate-devant, laissant apparaître une taille plus fine sans plis à l’avant, et donc beaucoup plus fluide. Elle sera vite adoptée par toute la cour. L’année 1873 voit l’arrivée de la robe-traîne, allongeant la silhouette avec cette traîne affleurant le sol et trois plis profonds partant en éventail depuis une haute taille. Elle est promise à un grand succès et constituera longtemps le trait distinctif de ses robes de mariée. Vive Monsieur Worth !

Charles-Frederick Worth (1825-1895), robe de mariée à transformation en soie façonnée ivoire comprenant une jupe, deux corsages, une cape et un jupon, vers 1879.
Adjugé : 7 750 €
Jeudi 16 novembre, salle 15 - Drouot-Richelieu.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. M. Grassat.