Collioure sous le pinceau de Camoin

Publié par la Gazette Drouot

Charles Camoin (1879-1965), brossé également sur les bords de la Méditerranée, mais à Collioure, non dans le golfe de Saint-Tropez. Cette toile de 1912 montre des barques de pêche locales, les tartanes, voiles blanches dehors et rentrant au port.
Manguin et Camoin, ces deux artistes se connaissent bien d’ailleurs – ils se sont rencontrés devant les chevalets de l’École des beaux-arts de Paris et demeureront liés toute leur vie –, suivant de la même manière un temps le fauvisme et les recommandations d’Henri Matisse, et séjournant chacun dans les plus beaux sites de la Grande Bleue. De Collioure, Charles Camoin écrit justement en 1915 : « À mesure que je connais mieux le pays, je le trouve plus beau. Du bas de la prison c’est magnifique. J’ai entrepris quelques toiles autour du port et dans les chênes au-dessus du village, j’y ai même trouvé des traces de couleur marquant les bons endroits. » Le peintre avait l’honneur des cimaises du musée Granet d’Aix-en-Provence à l’été 2016. L’exposition se révélait inviter à «un parcours dans sa lumière». C’est encore le sentiment qui se dégage de cette toile et qui l’a conduite à 81 250 €. L’après-midi se poursuivait avec des objets d’art appartenant au domaine de la sculpture. Le bas-relief en plâtre d’Anna Quinquaud (1890-1984), reproduit page 60 de la Gazette n° 19 et sculpté vers 1949 pour orner la façade du pavillon de l’Afrique à la Cité univer
sitaire de Paris, alors en construction, se taillait 23 125 €. Plus avant dans la vente et plus tôt dans le siècle, un bas-relief (40 x 38 x 15 cm) en argent cette fois, dû au ciseau de Claudius Marioton (1844-1919) et montrant un satyre en illustration d’un poème de Victor Hugo, dans un cadre enrichi de lapis-lazuli, fixait 34 500 €.
Mercredi 17 mai, salle 6 - Drouot