6 préemptions pour la bibliothèque Julien Gracq


Publié par Drouot

Le 22 mars, la maison Tessier & Sarrou réunissait deux importantes collections se complétant à merveille. La première, provenait de Suzanne, la sœur de Julien GRACQ (1910-2007) tandis que la seconde était constituée du fonds Henri Parisot, éditeur, traducteur et compagnon de route des Surréalistes. Avec un total de près de 380 000 €* plus de 75% de lots vendus, l'État s'est manifesté à 6 reprises au cours de la vente.

Dès le début de la vacation, la Sorbonne a préempté deux cahiers d'écolier ayant appartenu à l'écrivain. Il s'agissait d'un cahier de géographie structurale (lot 19) et de géologie stratigraphique (lot 20). Le premier a été acquis 1 280 €* tandis que le second 1 920 €*. Un troisième cahier a ensuite été préempté par la bibliothèque de Nantes. Datant de la période pendant laquelle Gracq était au lycée Clémenceau à Nantes, il s'agit là d'un cahier d'anglais (lot 22 : 1 536 €*).

La même bibliothèque a également fait l'acquisition de 16 lettres autographes échangées entre Benjamin PÉRET (1889-1959) et Henri Parisot. Il évoque surtout son exil au Mexique, près de Leonora Carrington, sur ses publications et les difficultés qu'il rencontre pour son retour en France et donne des nouvelles de Leonora Carrington « très occupée avec le bébé qui n'a toujours pas de nom ». L'ensemble a été acquis 7 680 €* (lot 101).

Sous le lot 39bis, figurait un manuscrit autographe d'une ébauche de pièce de théâtre intitulée « Somnium Scipionis ou quatre cavaliers de l’Apocalypse » que Julien Gracq rédigea vers 1920-1930. Cette pièce est à priori inédite car aucune publication n'y correspond. C'est à la bibliothèque d'Angers que nous redécouvrirons un jour cette pièce, acquise 6 400 €.

La Bibliothèque nationale de France a quant à elle, emporté une importante correspondance de Nora Mitrani à son compagnon Julien Gracq, acquise 19 200 €* (lot 40). Les 59 lettres autographes et 8 cartes postales s'étalent du 9 juillet 1955 au 13 septembre 1960. La correspondance démarre par les vacances de la jeune femme à Minorque et se terminent lorsqu'elle avoue sa peur de mourir, évoquant leur dernier voyage en Espagne « le bouquet comme on dit, destiné à clore ma courte existence ».  

 



LOT n°26


Le rivage des Syrtes. José Corti Paris 1951. E.O. L'un des 40 ex. de tête sur vergé de Rives, celui-ci non numéroté à la presse (un signé de l'éditeur ou de l'imprimeur à la main mentionne Hollande n°38).
Bel envoi autographe signé « Pour ma mère / ce livre écrit entre plusieurs rhumes / pernicieux et tenaces / pour lui tenir compagnie / au coin du feu / Louis ».
Broché in-8, témoins conservés, petites piqûres sur le dos et sur les témoins sinon très bel état, non coupé.

 
 Fiche détaillée 

L'un des 40 exemplaires de tête sur vergé de Rives du roman le plus célèbre de l'écrivain, Le rivage des Syrtes, a été acquis 44 800 €* contre une estimation de 25 000 à 30 000 €. L'exemplaire comportait un bel envoi autographe signé  « Pour ma mère / ce livre écrit entre plusieurs rhumes / pernicieux et tenaces / pour lui tenir compagnie / au coin du feu / Louis ».


Enfin, 60 lettres autographes signées et une lettre dactylographiée signée de Leonora Carrington à Henri Parisot se sont envolées 44 800 €*. Quelques-unes proviennent de Mexico, des Bahamas et d'Angleterre et ont été rédigées entre 1945 et 1977, en particulier au sujet de la publication de ses œuvres dans la collection l'Âge d'or, dirigée par Henri Parisot chez Flammarion.



* montants frais inclus