MEUBLE ET OBJETS D'ART

Publié par la Gazette Drouot

Plus que les tableaux – XIXe et début XXe – où figurent un ensemble de paysages et d’études de Jean-Bertrand Pegot-Ogier et une Chaumière normande de Robert Pinchon (10 000 €) avec lesquels débute cette dispersion, un ensemble de costumes d’apparat ayant appartenu à la famille d’Aligre devrait plus particulièrement retenir l’attention. Illustre sous l’Ancien Régime pour ses chanceliers et ses hauts magistrats mais aussi son immense fortune, la famille des marquis d’Aligre s’est éteinte au XIXe siècle dans la famille de Pomereu devenue par ordonnance royale de 1825, Pomereu d’Aligre. La dizaine de pièces présentée a appartenu aux cinquième et sixième marquis d’Aligre. 6 000 / 9 000 € devraient être nécessaires pour un habit de cour en soie façonnée bleu et noir, complet du gilet de la culotte (voir À la une, Gazette n° 10, page 5), tout comme pour un modèle à la française en velours épinglé brodé d’un décor d’inspiration chinoisante (vers 1815-1825), 4 000 / 6 000 € pour un grand costume de pair de France en velours bleu roi et broderies d’or, porté par le sixième marquis après avoir été nommé chambellan auprès de la princesse Caroline sous Napoléon et chargé de recevoir Louis XVIII à son entrée dans Paris en 1814. 800 / 1 200 € pourraient récompenser successivement trois gilets d’apparat en satin de soie ou soie lamé, 4 000 / 5 000 € enfin une plaque de manteau articulée de l’ordre du Saint-Esprit en argent.
Quittons la période de la Restauration pour la fin du XIXe siècle et un petit ensemble – resté dans la même famille depuis son acquisition lors d’une exposition – attribué à Théodore Millet, actif à Paris de 1853 à 1918 et spécialisé dans la reproduction de mobilier XVIIIe, dont un guéridon en bronze ciselé doré dans le goût de Weis- weiler, estimé 20 000 / 30 000 €.
Difficile de manquer un peu plus loin tant un régulateur de parquet – travail viennois de la fin XIXe – en bois sculpté doré orné de plaques de porcelaine décorées de scènes mythologiques (certaines signées J. Hoss) qu’un grand vase en cristal et bronze doré, signé Baccarat, la coupe supportée par Trois Grâces réalisées d’après un modèle de François Hippolyte Moreau (1832-1927). Si le garde-temps est annoncé à 15 000 / 20 000 €, 6 000 / 8 000 € sont demandés de la coupe présentée sur le stand Baccarat lors de l’Exposition Internationale de l’est de la France à Nancy, en 1909.