Gallé et Lalique, hymne printanier

Publié par la Gazette Drouot

Hirondelles ou passiflore, à chacun son inspiration… 

Plante grimpante ornant les jardins de climat tempéré, la passiflore fut découverte en Colombie, selon la description donnée par Pedro Cieza de León en 1553. La première mention sous ce nom apparaît dans un ouvrage publié en 1628. On doit cette appellation à des missionnaires jésuites d’Amérique du Sud qui la prennent comme symbole car la corolle, les étamines, les pistils et les filaments évoquent les instruments de la Passion du Christ. La plante se couvre de fleurs au printemps et pendant l’été, donnant pour certaines espèces des fruits comestibles. Émile Gallé, éminent botaniste, qui a puisé son inspiration dans la nature aussi bien végétale qu’animale, est le précurseur dans ce répertoire floral que René Lalique stylise plus fortement. Ce dernier réalise ce modèle en plusieurs parties distinctes, réunies à l’aide d’attaches de fixation métalliques. Il a figuré aux catalogues de la maison Lalique en 1928 et 1932, avant d’être supprimé en 1937.

L’éveil de la nature est signalé par l’arrivée des hirondelles, saisies en vol pour une lampe à pied sphérique et chapeau pointu en verre multicouche à décor dégagé à l’acide sur fond orangé. Elle est estimée 10 000 € environ, tout comme une autre de même décor mais sur fond bleu, ce modèle des établissements Gallé a été produit vers 1920. Il faut compter un peu plus (aux alentours de 15 000 €) pour une paire de vitrines de présentation à décor marqueté de branches fleuries de pommier du Japon, réalisée vers 1900.