FERNAND LÉGER CÉRAMISTE : AU-DELÀ DU TABLEAU


Publié par la Gazette Drouot

C’est seulement vers 1950 que Fernand Léger vient à Biot, où l’un de ses anciens élèves, Roland Brice, et son fils Claude, tous deux céramistes, sont installés. Une collaboration fructueuse va naître entre le vieux maître et les deux hommes. Ensemble, ils vont donner naissance à des céramiques à partir de ses dessins.
Léger y voit un renouvellement de son travail pictural et plus encore la possibilité de sortir du cadre contraignant du tableau. Sa peinture s’ouvre au relief. Depuis la guerre, il travaille à une œuvre plus universelle et cherche l’accord parfait couleur-forme. La troisième dimension va lui offrir cette possibilité. Il va jouer avec elle pour dynamiser ses compositions et animer son célèbre cerne noir. Développée d’abord en petits formats et à partir de terres ocre, à l’image de cette Composition en bleu et rouge, sa production s’ouvre progressivement à des projets muraux monumentaux conçus pour l’espace public. Ainsi, avec ces multiples originaux, à la toute fin de sa vie, il réalise enfin son rêve d’un art accessible à tous ! Peu avant sa mort, séduit par le calme, la beauté et la lumière du lieu, et souhaitant y installer des sculptures en céramique dans le jardin, il acquiert au pied du village, une propriété de vacances. C’est là que le Musée national Fernand-Léger, inauguré en 1960, est installé. Un événement que Frank Elgar ne manqua pas de relayer…

« […] Tout un jeu facile d’accord et de rythmes, fait de couleurs de fond, de surfaces, de lignes conductrices, de distances et d’oppositions, quelques fois des rencontres insolites. »
Fernand Léger