LE MÉTAL DANS LES ARTS DÉCORATIFS AU XXe SIÈCLE

MATHIEU MATÉGOT (1910-2001)
Banquette, 1956
Grande banquette ou lit de repos asymétrique à assise en métal perforé laqué noir et bordée de fer de section carrée et reposant sur un piètement à 6 montants en fer rond reliés par deux entretoises en X.
H: 56 cm L: 209 cm P: 83 cm.
 


Publié par la Gazette Drouot

Selon Octave Mirbeau, « un objet d’art digne de cette appellation [...] doit afficher son époque avec franchise, témoigner avec force des préoccupations, des techniques, des découvertes, des modes contemporaines ».

Les décorateurs-ensembliers du XXe siècle s’intéressent à toutes les formes d’art pour le décor intérieur et même la parure avec des créations de bijoux. Ils plient les matériaux à leur volonté ; les bronzes ornant le mobilier de Majorelle sont aussi somptueux que ceux du siècle précédent mais inventent une nouvelle exubérance. Ces ébénistes et sculpteurs travaillent des matières moins nobles comme l’étain. Rendant hommage au Fondeur du Moyen Âge, Louis Albert Lefeuvre réalise un vase en étain, qui sera présenté à l’Exposition universelle de 1900, à Paris. Un exemplaire figure dans cette vacation, assorti d’une estimation de 9 000 € environ. Naît également dans ce début du XXe siècle, un esprit résolument moderniste, bannissant l’ornementation, et laissant leur aspect aux matériaux modernes, produits par l’industrie. Fils d’ébéniste, René-Jean Caillette fait ses débuts dans la quartier du faubourg Saint-Antoine ; en 1950, il rencontre l’éditeur Georges Charron qui va produire son mobilier, d’abord basé sur le travail du bois, intégrant ensuite des éléments métalliques, notamment d’élégants piétements. Cette vacation propose les deux styles du designer, une enfilade en placage de palissandre, ouvrant à quatre portes et quatre tiroirs, l’intérieur en sycomore (1 800 €) et une table de salle à manger, du modèle présenté au Salon des arts ménagers de 1961 à Paris, le plateau rectangulaire en placage de palissandre, les pieds diabolo en acier Inox et palissandre, avec deux allonges en palissandre (1 000 € environ). À l’automne, son œuvre a fait l’objet d’une exposition à la galerie Pascal Cuisinier. Mathieu Matégot, autre designer vedette des années 1950, travaille une résille métallique, le « Rigitulle », visible ici dans cette banquette, réalisée pour le cabinet du Dr Claoué.

Lundi 28 novembre, salle 10 - 9, rue Drouot 75009 Paris, Drouot-Richelieu. 
Tessier et Sarrou & Associés. Plaisance expertise, M. Mineray.