Les objets montés en spath fluor


Publié par la Gazette Drouot

Le minéral, extrait des carrières redécouvertes dans le Derbyshire, est apprécié pour la qualité décorative de ses veines dès le XVIIIe siècle.

Matthew Boulton, entrepreneur prospère et avisé du XVIIIe siècle britannique, a l’idée de réaliser des montures dorées au mercure pour des coupes en wedgwood, afin de rivaliser avec celles des vases venus de France – alors très en vogue. La faïence se révélant rapidement trop fragile, il pense à utiliser un minéral semi-précieux, le spath fluor, nommé « Blue John » en anglais par déformation du français « bleu-jaune » (l’actuelle fluorite). Il s’inspire des formes antiques des pièces grecques et romaines conservées chez des collectionneurs, et achète un grand stock de pierres. La réputation de ces fabrications dépasse les frontières du royaume.
Une grande partie sera acquise par Catherine II de Russie, qui apprécie leur prix moindre que ceux réalisés en France. Boulton s’associera par la suite
avec James Watt, et le financera pour fabriquer sa machine à vapeur.
Mais ceci est une autre histoire...


Esprit curieux, pur produit des Lumières, Matthew Boulton est un précurseur de la révolution industrielle.


Adjugé 14 720 €
Attribué à Matthew Boulton
Paire de vases couverts en spath fluor, monture en bronze doré, fin du XVIIIe siècle.
H. 19 cm.

Paris, 20 novembre 2020.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. M. Commenges.