ENCHÈRES EN MOUVEMENT


Publié par la Gazette Drouot

Une originale pendule planétaire et un astrolabe marocain nouaient un dialogue autour des astres et des étoiles.

Pourtant daté de 1543 et constituant l’un des sept rares instruments astronomiques attribués à Michael Piquer, l’astrolabe retenu en couverture de la Gazette n° 4 ne tutoyait pas le ciel en ne trouvant pas sa voie aux enchères. Il était distancé par un autre modèle, marocain celui-ci et des années 1700, reproduit page 39 de la Gazette n° 5. Attribuable à l’atelier de Hasan ibn Ahmad al-Battuti, il a été fabriqué à Ouazzane, siège d’un établissement religieux de premier plan, et retenait 44 800 €.


Venait ensuite ce modèle de pendule à sonnerie au passage, en laiton doré et acajou, dont l’originalité résidait dans l’ingénieux mécanisme planétaire qui la surmontait. Artisan d’origine belge et fils d’horloger lui-même, Zacharie-Joseph Raingo (1775-1847) a popularisé en France ce type de modèles à complications, dont l’un des premiers fut créé au début du XVIIIe siècle par l’Anglais John Rowley. Appelées aussi « horloges astronomiques », ces précieuses mécaniques offrent un système de rotation des sphères destiné à montrer les proportions, les positions et les trajectoires des corps célestes.
On sait le nom du fabricant de celui-ci : Samuel Marti (1811-1869), installé à Montbéliard et fameux pour sa production en masse, plusieurs milliers de mouvements sortant chaque année de ses ateliers.
Les étoiles et les planètes fascinent, les grands voyages se multiplient et les cartographes mettent le monde en globes ! Leur marché connaît une nouvelle dynamique dès le début du XVIIIe siècle et jusqu’au XIXe.
Un globe terrestre, en carton et papier gravé (h. 45 cm, diam. 32 cm), daté 1717 et dû à l’ingénieur du roi Jean-Baptiste Nicolas Delure (mort en 1736), traçait sa route à 9 216 €, et une paire associant un modèle terrestre et un autre céleste (h. 48 cm, diam. 30,48 cm chacun), réalisée outre-Manche au début du XIXe siècle par John Cary (1755-1835), 8 960 €. De l’infiniment grand au tout petit, les fabricants développèrent aussi des modèles de poche, comme l’Anglais Nicholas Lane, dont un pocket globe (diam. 7,5 cm) terrestre de 1776 sortait de son étui en galuchat pour 6 400 €.

VENDREDI 10 FÉVRIER, SALLE 4 – HÔTEL DROUOT.
TESSIER & SARROU ET ASSOCIÉS OVV. M. TURNER.