DE LA MER À LA MARINE


Publié par la Gazette Drouot

Spécialité – parmi d’autres – de la maison de ventes, les tableaux et les objets de marine rappellent combien, dès les premiers âges de la navigation loin des côtes, les hommes se préoccupèrent de retrouver leur chemin.

Deux astrolabes sont les figures de proue de cette dispersion issue pour partie de la collection d’une personnalité du monde médical et spécialiste de l’histoire de la marine. L’un est européen et attribué à Michael Piquer (voir Gazette n° 4, page 8), le second est marocain, et a vu le jour vers 1700. Sur un treillis, le plus symétrique possible, l’araignée porte les positions de 22 étoiles, dont certaines ne sont pas nommées, mais indiquées par de petites boules en argent. Sur la mère, le répertoire géographique en six cercles mentionne 32 localités avec leur longitude, leur latitude et leur climat – une note d’originalité très peu courante à cette date. Plus classique mais néanmoins intéressante, l’indication de la localité de Ouazzane, au Maroc, qui connaît à l’époque un important développement grâce à la présence du soufi Moulay Abd Allah Al-Sharif, à l’origine d’une zouaia, établissement religieux pouvant héberger étudiants et voyageurs.
Malgré une exécution peu soignée, cet astrolabe peut être associé aux productions de l’atelier de Hasan ibn Ahmad al-Battuti, frère de Muhammad ibn Ahmad al-Battuti, l’un des meilleurs et des plus prolifiques astrolabistes du Maroc. De Hasan, on ne connaît que trois instruments – l’un conservé en collection particulière, les deux autres au National Museum of American History, à Washington, et au musée de l’Art islamique au Caire – mais la comparaison avec le nôtre montre une forte similarité dans leur disposition (30 000 / 35 000 €, voir photo).

De même provenance encore, un nocturlabe, ou « cadran aux étoiles » – puisqu’il permet de connaître l’heure la nuit en fonction de la position de la Grande Ourse par rapport à l’étoile Polaire –, en laiton doré, probablement de la fin du XVIe siècle, nécessitera 8 000 / 10 000 €, un pocket globe terrestre en papier gravé, de l’Anglais Nicolas Lane, millésimé 1776 et conservé dans son étui en galuchat, 5 000 / 6 000 €, et des ouvrages anciens de quelques centaines à 3 000 / 4 000 €. La théorie et la pratique...


VENDREDI 10 FÉVRIER, SALLE 4 – HÔTEL DROUOT.
TESSIER & SARROU ET ASSOCIÉS OVV. M. TURNER.