Dunand talonné par Noll


Publié par la Gazette Drouot

Issu de l’atelier d’Alexandre Noll, ce visage dépourvu de traits ne laissait personne indifférent, même si un panneau laqué de Jean Dunand menait la course.
 

Sans surprise, c’est La Conquête du cheval, panneau en plâtre à décor de laque et feuille d’or de Jean Dunand (1877-1942) reproduit page 42 de la Gazette n° 15 (voir l'article La chevauchée fantastique de Jean Dunand de la Gazette n° 15, page 42), qui caracolait en tête du palmarès. 102 400 € étaient nécessaires pour dompter les fougueux étalons initialement imaginés pour le décor monumental du fumoir du paquebot Normandie. L’œuvre, issue d’une collection particulière française, appartint à Madame Agnès, célèbre modiste de l’entre-deux-guerres.
Moins spectaculaire (h. 24,5 cm) mais plus énigmatique, une sculpture d’ébène d’Alexandre Noll interpelle par son aspect discordant que renforce son nom : L’Autre. Réalisé d’une pièce, ce visage offre une moitié lisse, polie au papier de verre ou au tampon, et une autre brute, où l’écorce de l’arbre apparaît. Noll cherchait à révéler la sculpture dans le bloc de matériau, tenant compte des particularités de celui-ci, ses imperfections dictant le résultat final. Cela donnait une œuvre intemporelle qui valait bien ses 92 160 €, confirmant la cote de cet artiste redécouvert bien après sa disparition.

Plus conventionnelle, Gloria Victis, sculpture en bronze à patine dorée (h. 93 cm) signée Antonin Mercié (1845-1916), déployait ses ailes à 14 336 €. Le mobilier s’illustrait quant à lui avec un canapé de forme galbée et recouvert de velours brun (80 x 250 x 115 cm), daté vers 1930. Attribué à René Drouet (1899-1993), il s’emportait à 11 520 €. Signalons pour finir, à 15 360 €, un rare vase fuselé sur talon plat au col évasé en verre multicouche d’Émile Gallé, et à 20 480 € une panthère noire de face, pattes croisées, lithographie originale de Paul Jouve, justifiée 20/99.